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"Qu'a-t-on fait pour mériter ça?": après 25 ans, Philippe doit fermer sa librairie, et il n'est pas le seul, le secteur est en grande difficulté

Les librairies sont-elles en voie de disparition? Elles ferment les unes après les autres. Les libraires ont du mal à joindre les deux bouts. C'est le cas de Philippe que nous avons rencontré: il jette l'éponge après 25 ans d'activité.

J- quelques jours. Dès samedi prochain, Philippe fermera un chapitre de 25 ans de carrière: sa librairie. Une bien triste nouvelle pour ses clients: "C'est de la proximité qu'on n'aura plus. Moi, j'étais habituée ici depuis des années, donc je ne vais pas aller dans une autre librairie, je n'ai pas trop envie", avance une dame. Un autre client surenchérit: "C'est vraiment un nouveau vide qui se crée dans un centre-ville de Huy. Aucune ville n'y échappe malheureusement."

À 51 ans, impossible pour lui de continuer: "Il y a un peu d'incompréhension. La question qui se pose, c'est 'mais qu'a-t-on fait pour mériter ça'?"

Les causes de la fermeture sont multiples: la digitalisation, l'évolution des modes de consommation ou encore l'augmentation des charges: "Nous ne sommes pas vraiment aidés par nos politiques qui ne comprennent pas les enjeux et les besoins de maintenir un tissu social économique proche du citoyen", commente le principal intéressé.

Les marges n'ont aussi cessé de diminuer. "Le tabac, ça représente plus ou moins 25% de notre chiffre d'affaires, mais c'est 25% des chiffres d'affaires qui génèrent à l'heure actuelle une marge de grosso modo 2% ou 2,5%, ce qui est bien évidemment fort faible et qui ne permet pas, si on ne se base que là-dessus, de maintenir une rentabilité dans un commerce", explique-t-il.

D'autant que dès le 1er avril 2025, les paquets seront désormais dissimulés. Il reste 1.950 libraires indépendants en Belgique, 750 en Wallonie et à Bruxelles. L'an dernier, 10% d'entre eux ont fermé leurs portes.

"Il n'y a pas de vision non plus. Donc il y a des libraires qui restent ouverts parce qu'ils n'ont pas de repreneurs, parce qu'on n'a pas de vision sur notre métier", ajoute Xavier Deville, président de la fédération des libraires.

Philippe, lui, est déjà prêt pour sa reconversion, sa nouvelle vie, il la passera comme assistant de direction.

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  • Le prix du journal ( 2,70€) et d'un magazine TV hebdomadaire ( 3,50€) est beaucoup trop élevé ! Ne parlons pas d'un paquet de cigarettes ( 7€) ou de revues spécialisées qui sont devenues inabordables pour le belge moyen.

    Luc
     Répondre