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"Si je sors dans la rue comme ça, on va me prendre pour un fou": Antoine et Mourad dépensent des milliers d’euros pour jouer avec des répliques d’armes à feu

Connaissez-vous l’airsoft? Cela consiste à jouer à la guerre avec des répliques d’armes à feu. Une activité qui dérange et suscite beaucoup de questions. Née au Japon dans les années 70, l’airsoft a ses adeptes en Belgique. Nous vous proposons une immersion dans un monde qui tente de se défaire des préjugés. 

Ces hommes s’apprêtent à lancer un assaut. La préparation est minutieuse, l’équipement sophistiquée. L’arsenal impressionnant… Cela ressemble à la réalité mais ce n’est que de la fiction. Les chargeurs se remplissent de munitions : des billes en plastique…

Ça peut faire très mal

"Ça peut faire très mal, oui. Je n’ai pas ma coquille aujourd’hui… En espérant que ça se passe bien de ce côté-là", dit Mourad, joueur passionné d’airsoft, en riant.

Tout de noir vêtu, Mourad se projette dans son personnage : "Les forces spéciales brésiliennes, c’est la police militaire brésilienne. Ceux qu’on envoie quand la police est débordée dans les favelas pour faire un peu le ménage. Ce sont des tenues inspirées du film Tropa de Elite", dit-il

Ce passionné aime jouer à la guerre avec d’autres adeptes. Une pratique qui a un nom : l’Airsoft. Mourad porte son casque fétiche. Une pièce commandée au Japon. Ce pays est la patrie de l’Airsoft, créé dans les années 70. "La stratégie est simple : un maximum de kill, du fun. Amusez-vous… Et c’est parti", lance fièrement Mourad.

Je travaille, j'ai une vie, j'ai juste une passion un peu hors norme

Deux équipes s’affrontent. Le terrain de jeu est un ancien abattoir, aujourd’hui désaffecté. Mourad attend ce moment depuis des jours : "Là, on est en plein dans le rush, c’est génial". Pas de peinture comme au paintball, le joueur touché lève sa main et va en zone d’attente. La discipline se base sur le "fair play".

Au côté de ses compagnons d’armes, Mourad vit son personnage… comme un acteur de cinéma : "Je suis de 84, donc j’ai grandi avec les films d’action : Rambo, Schwarzenegger, Robocop. Je crois que c’est un peu tout ça. Et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fasciné par les armes à feu. En Belgique, c’est un peu compliqué. J’ai pu m’adonner à ma passion, l’airsoft depuis 2016, c’est un tournant. C’est mon activité, mon exutoire, ça permet aussi de satisfaire mon côté collectionneur".

On peut monter à des milliers d'euros, c'est vite addictif

Ce père de famille est vendeur dans une grande enseigne d’outillage. Il sait que sa fascination dérange. "On dit que les jeux vidéo créent de la violence. Est-ce que c’est vrai ? Je ne sais pas. Moi, je travaille, j’ai une vie, je n’ai pas l’air déséquilibré. J’ai juste une passion un peu hors norme. Pour certains, ce sont les voitures, le tuning, moi c’est le répliques".

Des modèles qui peuvent coûter entre 150 et 2.000 euros. Cette passion a aussi un cout pour Amaury, agent de sécurité : "On peut monter à des milliers d’euros sans problème. C’est vite addictif, que ce soit les répliques, les vêtements, les accessoires, les bagageries… Mais moi, j’adore".

Des répliques qui ne peuvent être exhibées en rue

Antoine, un autre frère d’armes travaille dans la restauration.  Il défend une activité récréative : "L’esprit de camaraderie puisqu’on est de grands enfants avec des répliques en plastique qui tirent des billes en plastique. On est là pour s’amuser. C’est sûr que si je sors dans la rue comme ça, on va potentiellement me prendre pour un fou ou un représentant des forces de l’ordre. Mais de toute façon, on ne sort jamais en dehors des terrains d’airsoft".

En Belgique, exhiber une réplique en rue est illégal. Cela revient à utiliser une arme réelle.

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Commentaires

2 commentaires

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  • Rien à voir. C'est un sport, un loisir, leur but n'est pas de combattre ou de se former au combat...

    Thierry Frayer
  • ça seront les premiers à fuir ...lorsque le pays sera en danger !! si ils veulent vraiment jouer beh ...qques années sous les drapeaux ...non ??

    paul leboulanger
     Répondre