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Un employé harcelé par un supérieur s'est suicidé en 2016: Bruxelles Propreté devant le tribunal correctionnel

Bruxelles Propreté devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. La justice reproche à l'agence régionale de ne pas avoir entrepris les démarches nécessaires pour venir en aide à un employeur harcelé. Ce dernier a fini par se suicider en 2016, après deux tentatives.

Pendant l'été 2016, un employé de Bruxelles-Propreté s'est donné la mort, après une première tentative de suicide le 24 mai 2014. Cet homme, employé depuis 1992 par l'agence régionale de propreté publique, était harcelé moralement par l'un de ses supérieurs. Depuis 2013, il dénonçait ces faits et avait également porté plainte auprès de la police, le 17 juin 2014, peu après sa première tentative de suicide.

Me Antoine Chomé a plaidé, lundi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, la condamnation de Bruxelles-Propreté et de l'un de ses responsables pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire. Il estime qu'ils sont responsables du suicide, en août 2016, d'un employé dont il représente la famille. Cet employé dénonçait, depuis trois ans, le harcèlement moral dont il était victime de la part de son supérieur hiérarchique, un surveillant brigadier.

Me Chomé a avancé que le comportement d'un responsable de Bruxelles-Propreté était en lien causal avec le décès d'un employé. L'avocat a notamment pointé, de la part du responsable en question, une "surveillance excessive" de la victime au travail. Il a également évoqué le fait qu'il lui ordonnait des "tâches avilissantes", qu'il rédigeait à son sujet des "rapports de signalement qui ne tenaient pas la route, selon le tribunal du travail" qui les a examinés, et enfin le fait qu'il était l'auteur "d'insultes racistes" envers diverses personnes. "L'agence a laissé travailler monsieur L. alors qu'il avait déjà reçu 37 avertissements. Il laissait ses collègues boire de l'alcool au travail, tenait des propos racistes, menaçait des particuliers... Il créait un climat hostile et il n'y a pas eu un début d'enquête disciplinaire le concernant", s'est offusqué l'avocat.

Le surveillant aurait multiplié les faits de harcelement auprès de nombreux employés. l'un deux, licencié en 2014, est venu témoigner des propos qu'il recevait. "On devrait tous vous mettre dans un trou, vous servez à rien, singe,...", dit-il. "Quand il venait, ce n'était pas bonjour c'était 'ça va vilain? C'était comme ça."

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