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Bosch: plusieurs centaines de manifestants à Rodez, Agnès Pannier-Runacher chahutée

La ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a été chahutée vendredi par les salariés de l'usine Bosch de Rodez, après une réunion consacrée à l'avenir du site où la direction veut supprimer 750 emplois.

"Je suis de votre côté, je veux vous parler les yeux dans les yeux", a lancé la ministre sans parvenir à calmer les sifflets et les protestations de 1.200 manifestants, selon les syndicats, 800 selon la police, venus exprimer leurs inquiétudes.

"Aujourd'hui, les engagements n'ont pas été satisfaisants", a-t-elle admis face à des salariés qui estiment que le gouvernement a lâché la filière diesel.

Le 5 mars, l'équipementier automobile allemand a annoncé qu'il allait supprimer d'ici à 2025 quelque 750 emplois dans son usine aveyronnaise qui produit des injecteurs pour moteur diesel. Le site ne conserverait ainsi que 500 salariés.

"Le projet qui est proposé n'est pas suffisamment étayé, pas suffisamment crédibilisé", a estimé la ministre après avoir rencontré la direction de Bosch et son PDG France, Heiko Carrie, en présence des représentants des salariés.

Selon Mme Pannier-Runacher, l'équipementier a exprimé "plusieurs pistes de diversification", la première en rapatriant "des éléments confiés à d'autres sites", la deuxième "en faisant de Rodez l'usine mère pour des procédés hydrogènes pour des camions frigorifiques", ou encore en implantant "un incubateur pour d'autres industriels".

Elle a affirmé sa volonté "de passer en mode commando" en organisant un suivi mensuel de la réorganisation de l'usine de la banlieue ruthénoise, s'engageant à revenir "dans les trois mois".

La ministre a également participé à une seconde réunion réunissant le comité de suivi avec la participation des élus locaux, notamment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le maire de Rodez, Christian Teyssèdre.

"La réunion a été très utile pour fixer un cap", a affirmé l'édile, regrettant cependant que la direction de Bosch n'ait pas répondu "depuis trois ans" aux souhaits de diversification voulus par les élus locaux.

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