(Belga) L'incapacité du monde politique britannique à se prononcer sur l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne est essentiellement due aux promesses "légalement intenables" qu'il a faites à la population, a affirmé mardi l'eurodéputé belge Philippe Lamberts (Verts/ALE), membre du groupe de pilotage du parlement européen sur le Brexit. "Il est plus que temps de s'en retourner vers le peuple", a-t-il estimé au cours d'une conférence de presse.
La contrainte juridique d'absence d'une frontière en Irlande, imposée par l'accord du Vendredi Saint (1998) qui a ramené la paix sur l'île, "oblige au moins l'Irlande du Nord à rester très étroitement associée à l'UE", constate M. Lamberts "Et si l'on dit que l'Irlande du Nord doit rester très étroitement associée au Royaume-Uni, alors c'est tout le Royaume-Uni qui doit rester très étroitement associé à l'UE". Changer de Premier ministre n'évacuera pas ce problème, ajoute-t-il, alors que Theresa May est de plus en plus contestée au sein de son propre parti. "Une bonne partie de la classe politique britannique a fait des promesses qui ne sont pas légalement tenables. Ils ne veulent pas l'admettre car ils risquent de perdre la face, d'où l'impossibilité pour la Chambre des Communes de statuer". Pour Philippe Lamberts, si cette classe politique britannique n'est pas capable de trancher ce "nœud gordien", il est "plus que temps de s'en retourner vers le détenteur ultime de la souveraineté: le peuple britannique, qui lui n'aura pas cette peur de perdre la face." "Et si pour cela plus de temps est nécessaire, pas de problème, on s'arrangera". Quasiment assurée d'essuyer une humiliante défaite devant la Chambre des Communes sur l'accord qu'elle a négocié, la cheffe du gouvernement, Theresa May, avait annoncé lundi reporter le vote prévu ce mardi et entamer des discussions avec des dirigeants européens pour obtenir des concessions sur le texte, ce qu'elle fera dès ce soir. L'accord de Brexit entre Londres et l'Union européenne sera présenté au vote des députés britanniques "avant le 21 janvier", selon Downing Street. (Belga)