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Le président indépendantiste catalan Quim Torra, dont le gouvernement a prêté serment samedi à Barcelone, a appelé le nouveau Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez à des pourparlers.
"Premier ministre Pedro Sanchez, parlons, occupons nous du problème, prenons des risques, vous et moi", a déclaré M. Torra, quelques minutes après que Pedro Sanchez a lui-même prêté serment à Madrid, après avoir renversé vendredi le conservateur Mariano Rajoy.
"Nous devons nous asseoir à la même table et négocier, de gouvernement à gouvernement. La situation dans laquelle nous nous trouvons ne peut continuer, même pas un jour de plus", a dit M. Torra.
Le chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) Pedro Sanchez a renversé le premier ministre conservateur Mariano Rajoy en faisant voter une motion de censure au Parlement.
S'il a critiqué la tentative d'indépendance catalane, cet économiste de 46 ans a aussi promis de "construire des ponts" avec le nouveau gouvernement catalan.
L'entrée en fonctions samedi du nouveau gouvernement de la Catalogne entraîne la levée de la tutelle imposée en octobre à cette région d'Espagne après sa tentative de sécession avortée.
Quim Torra, membre de l'aile dure de son mouvement et proche du président destitué Carles Puigdemont, était entouré, lors de la cérémonie, des 13 conseillers appelés à former son gouvernement, a constaté l'AFP.
Certains portaient du jaune, couleur de la cause indépendantiste.
Une chaise vide ornée d'un ruban jaune représentait les séparatistes catalans qui sont en prison et ceux qui comme M. Puigdemont ont fui à l'étranger.
Le gouvernement espagnol avait donné son feu vert vendredi à l'entrée en fonction du nouveau gouvernement indépendantiste catalan, après que les noms de "ministres" incarcérés ou exilés en eurent été exclus.
Madrid avait refusé le premier exécutif annoncé le 19 mai par M. Torra et qui incluait quatre ministres emprisonnés ou exilés en Belgique depuis la vaine déclaration d'indépendance du 27 octobre.
Mais le président catalan a finalement publié mardi une nouvelle liste sans ces quatre dirigeants indépendantistes. Deux sont en détention provisoire. Deux autres sont eux installés à Bruxelles et la justice espagnole, qui veut les juger pour "rébellion", réclame leur extradition.
La région du nord-est de l'Espagne était sans gouvernement depuis près de sept mois après avoir été placée sous le contrôle direct de Madrid suite à la tentative de sécession.
Les indépendantistes avaient remporté en décembre les élections régionales convoquées par Madrid, avec 47,5% des voix. Carles Puigdemont, qui attend en Allemagne de savoir s'il va être extradé vers l'Espagne, avait dû renoncer à retrouver la présidence et avait lui-même désigné comme successeur M. Torra, nouveau venu en politique issu de l'aile dure de l'indépendantisme et très critiqué pour des écrits passés offensants envers "les Espagnols".