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La Salvadorienne Cecilia Flores de Rivas aurait échappé à une mort en couche grâce à un "miracle" attribué à Mgr Oscar Romero, l'archevêque de la capitale assassiné en pleine messe en 1980 et qui doit être canonisé dimanche au Vatican.
Mi-septembre 2015, Cecilia Flores est ressortie de l'hôpital après avoir passé près d'une semaine plongée dans un coma artificiel, du fait de graves complications liées à l'accouchement de son troisième enfant, consécutif à une grossesse "à hauts risques".
Le 28 août de cette même année, "l'enfant naît bien, dans de parfaites conditions, il ne va même pas dans la couveuse, il est sain", raconte à l'AFP cette femme au foyer modeste de 36 ans, mère de deux garçons 13 et 3 ans et une fille de 5 ans.
"Je commence à me sentir dans un état inflammatoire. On m'envoie en soins intensifs car mon état s'aggrave", poursuit-elle.
C'est le début d'une longue attente pour elle et sa famille.
Cecilia Flores, dont la santé décline d'heure en heure, est transférée dans un établissement spécialisé, où elle subit de nouveaux examens pour tenter de déterminer la cause de cet état inflammatoire.
"Je sentais que j'étais en train de mourir, la douleur était insupportable", se souvient-elle. Ses reins et ses poumons cessent de fonctionner normalement. Les médecins décident de la plonger dans un coma artificiel.
"Je suis restée dans le coma du 31 août au 8 septembre. Je ne sais rien de ce qui s'est passé", précise Cecilia Flores.
L’inquiétude gagne gagne son mari Alejandro Rivas. "J'ai vu le combat acharné des médecins", confie-t-il.
Un syndrome HELLP est finalement diagnostiqué. Cette maladie très rare, liée à une complication de la pré-éclampsie (tension anormalement élevée pendant la grossesse), peut être mortelle.
- S'en remettre aux prières -
"Ce syndrome HELLP est un ensemble de symptômes qui touche les femmes enceintes, parfois durant la semaine qui suit la naissance du bébé. Parmi les complications possibles se trouvent l’œdème pulmonaire, l’insuffisance rénale, l’insuffisance et l'hémorragie du foie", décrit Mgr Rafael Urrutia, chancelier de l'église catholique salvadorienne.
Le 4 septembre, les médecins n'ont plus d'espoir de la réanimer et conseillent à son mari de s'en remettre aux prières.
Dans la nuit du 4 au 5, Alejandro Rivas saisit une bible pour prier. Une image d'Oscar Romero s'en échappe, avec au dos, une prière. Alejandro Rivas prie pour la santé de son épouse.
Quelque chose se passe ce jour-là, assure-t-il, et l'état de Cecilia Flores commence à s'améliorer. Les médecins la sortent du coma.
"Le 4 septembre, le docteur me dit qu'elle est en train de mourir, et le 14, elle repart en marchant de l'hôpital... Si ce n'est pas un miracle, qu'est-ce que c'est? Il n'y pas d'autre explication", estime M. Rivas.
Selon Mgr Urrutia, le cas de Cecilia Flores a été "étudié de près" et on est arrivé à la conclusion qu'il "n'y avait pas d'explication scientifique" et qu'il s'agissait donc d'un "miracle".
"Dans le cas de Cecilia, une force supérieure a dû œuvrer, il n'y a pas d'autre explication", assure le docteur Armando Lucha, directeur de l'hôpital du 1er mai, dans la capitale salvadorienne, où a été soignée Mme Flores. Le Dr Lucha est l'un des médecins chargés d'examiner son dossier médical, à la demande de l'Eglise.
Dimanche, Cecilia Flores, qui ne garde aucun symptôme du syndrome HELLP, selon les examens médicaux, sera présente avec sa famille au Vatican pour la cérémonie.
Grand défenseur des pauvres, Mgr Romero est tombé sous les balles d'un tireur alors qu'il célébrait une messe en 1980 dans le pays en pleine guerre civile. L'attaque a été attribuée par l'ONU au major Roberto D'Aubuisson, fondateur du parti d'extrême-droite Alliance républicaine nationaliste et meneur des "escadrons de la mort", décédé de maladie en 1992. Le tireur n'a jamais été identifié.
La canonisation de Mgr Romero aura lieu dimanche à la basilique Saint Pierre de Rome, avec celle du pape Paul VI (1963-1978).