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"C'est injuste": les habitants d'un immeuble dépités car la TVA sur le gaz reste à 21% pour toutes les copropriétés

Face aux hausses des prix de l'énergie, il y a quelques semaines, le gouvernement fédéral avait annoncé une réduction de la TVA sur le gaz de 21 à 6%. Mais il subsistait encore un doute. Les Belges qui vivent dans un immeuble à appartements allaient-ils aussi pouvoir bénéficier de cette réduction ? La réponse est "non", sauf pour les chaudières individuelles. 

Dans un immeuble de 110 appartements à Chênée (Liège), dans lequel nous nous sommes rendus, le propriétaire Philippe nous a emmenés à la cave. Près des chaudières, une installation au gaz qui fournit de la chaleur à tout le monde. Le syndic, le gestionnaire de l'immeuble, est titulaire du raccordement au gaz. "Il n'y a pas de réduction de TVA pour nous car nous sommes considérés comme étant une installation industrielle", indique Philippe Wertz, le propriétaire d'un appartement.

Résultat, dans une maison, le gaz sera à 6% de TVA, dans un appartement avec chaudière commune, ce sera 21%. "C'est un peu exagéré", nous dit un habitant de l'immeuble de Chênée. "C'est injuste comme beaucoup d'autres choses en ce moment. Que puis-je faire contre ça? Me révolter?", ajoute un autre.

La ministre de l'énergie, l'écologiste Tinne Van der Straeten, justifie cette inégalité. "Les professionnels obtiennent généralement de meilleures conditions contractuelles car ils achètent de plus grands volumes de gaz."

Rien que pour manger, cela commence à être limite

Pour les syndics d'immeubles, cette marge de négociation est minime. "Une différence de TVA entre 6 et 21% était évidemment nettement plus importante que la négociation que nous, on peut avoir avec le fournisseur", ajoute Thomas Brundseaux, syndic de corpropriétés. 

Pour certains locataires ou propriétaires, l'augmentation de provisions pour le gaz atteint 1.500 euros par an. "On doit faire très attention. Rien que pour manger, cela commence à être la limite", confie un habitant. "On va faire comme tout le monde. On paie et puis c'est tout", ajoute une habitante.

Le sujet n'a pas fini d'alimenter les conversations au pied de l'immeuble.

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