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Cette infectiologue donne des pistes pour "envisager calmement" les prochaines "années" du coronavirus en Belgique

Leila Belkhir, infectiologue aux Cliniques Universitaires Saint-Luc, était l'invitée de Fabrice Grosfilley mercredi matin, sur BEL RTL. Elle est revenue sur les chiffres récents de l'épidémie en Belgique: cela fait quelques jours qu'ils baissent enfin. Et elle donne également des pistes pour envisager plus sereinement l'avenir, car il faudra vivre avec le coronavirus et ses variants. 

Le pire de la 4e vague est-il derrière nous ?

"Il semble que le pic d'admission (à l'hôpital) est passé, oui, même si ce n'est pas le cas dans toutes les régions, et qu'on a encore des admissions quotidiennes à l'hôpital". Les gens rentrent et restent plusieurs jours, donc si on fait le point à Saint-Luc, comment ça se passe aujourd'hui ? "On est à moins de 30 patients dans les unités classiques, donc ça va, mais ils sont 16 aux soins intensifs, et ça c'est beaucoup par rapport à notre capacité de soins intensifs. Il faudra du temps à ce niveau-là pour que les patients puissent sortir". L'infectiologue précise que "sur les patients hospitalisés de moins de 60 ans, c'est quasiment toutes des personnes non vaccinées". C'est moins le cas pour les plus âgés, qui sont "généralement des personnes immunodéprimées". Mais le bilan est là: "les soins intensifs sont complets dans tout Bruxelles" avec des patients Covid et non Covid.

Est-ce que cette 4e vague va laisser des traces au niveau du personnel soignant ?

"Oui, cette 4e vague est douloureuse car elle survient dans un contexte où on a beaucoup moins de personnel. Donc on a des fermetures de lits: 100 à Saint-Luc sur l'ensemble de l'hôpital. Ça veut dire que des patients en paient le prix: on reporte… Le personnel soignant est réellement fatigué".Est-ce facile de les remplacer ? "On essaie déjà d'aller chercher du personnel d'une certaine équipe pour en renforcer d'autres, néanmoins il manque clairement du personnel. Quand on cherche à engager, on ne trouve pas. Dans tous les hôpitaux, c'est compliqué".

Des solutions sereines pour "les mois et les années" à venir

Leila Belkhir insiste sur le fait que le débat ne doit plus être passionnel. "Pour les mois et les années qui viennent, il faut trouver une position calme, réfléchie, sur tous les outils que nous avons (pour lutter contre l'épidémie), afin de les utiliser de façon correcte au bon moment. Quand un variant est là ou disparaît, il y en a un autre qui arrive. Il faut arrêter (de réagir) de façon passionnelle: on doit pouvoir envisager calmement l'avenir". C'est une critique du dernier comité de concertation ?"Oui, je pense vraiment qu'on prend trop de décisions à la va-vite, en n'expliquant pas assez à la population. On connait le virus, on a les outils, donc il faut pouvoir donner des perspectives aux gens. Je reviens avec cette histoire de baromètre: en hiver il faudra peut-être préparer les gens, réinstaurer les gestes barrière, utiliser des tests antigéniques avant de se voir en grand groupe… Créons un carnet de route pour orienter les gens, les aider à prendre en mains cette épidémie".

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