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Connaissez-vous la couque de Dinant? Un biscuit fait de miel et de farine dans lequel mieux vaut ne pas croquer

Nous vous proposons de découvrir la couque de Dinant, une sorte de biscuit à ne pas mettre sous toutes les dents et dont l’origine remonte à plusieurs siècles.

Dinant est une ville connue pour sa collégiale, sa citadelle, ses saxophones mais aussi pour ses couques. La couque de Dinant est une sorte de biscuit fait de miel et de farine. Jean-Sébastien Jacobs, couquier, a l'habitude de les façonner. Son métier se transmet de père en fils. Cela fait 5 générations que cette famille fabrique cette couque particulière qui peut prendre une cinquantaine de formes grâce aux moules.

"Les sculpteurs qui travaillaient avant travaillaient aussi pour l'imprimerie. Donc, il étaient habitués à travailler à l'envers. On peut voir ça au niveau des écritures notamment. En plus, il fait avoir une tournure d'esprit particulière parce qu'il faut penser au fait que l'avant plan doit être plus creusé que l'arrière plan", nous explique le couquier, moules à la main. 

Après le découpage de la pâte, il faut imprimer le dessin en tapant fermement. "Le couquier apprend de chaque moule. Il sait qu'il y a des endroits sur lesquels il doit pousser plus fort", éclaire Jean-Sébastien.

Ensuite, direction le four à 250°C pendant 10 minutes. "C'est une tradition que l'on perpétue. Il faut toujours avoir un souci d'authenticité par rapport au produit et ce que l'on va présenter au client", rapporte le couquier.

Deux légendes s'opposent

Au moment de la vente, les vendeuses mettent en garde les novices. "Ça se présente comme un biscuit mais ça se mange comme une friandise. Vous devez prendre la couque, la casser en petits morceaux et la laisser fondre comme un bonbon", prévient Marie-Frédérique Jacobs.

Pas question de mordre dedans au risque de se casser une dent. L'autre particularité de cette couque est qu'elle se conserve durant des mois. "Le miel et la farine sont deux produits qui se conservent très longtemps", précise Marie-Frédérique Jacobs.

C'est probablement cette qualité qui a poussé des Dinantais à créer cette couque dont la date de création fait débat, il y a plusieurs siècles. Une première légende parle du 15e siècle lors d'un assaut de Dinant. "La légende veut que, pendant un siège, des Dinantais, affamés, ont souhaité trouver des ressources malgré tout. Et n'ayant plus rien, ils ont fabriqué, avec ce qu'il restait, ce fameux biscuit", éclaire Axel Tixhon, historien.

Mais cet historien n'y croit pas car les combats n'ont pas vraiment duré longtemps. Il penche donc pour la deuxième hypothèse : une création au 17e siècle où les habitants de cette ville fortifiée ont cherché un aliment qui se conservait longtemps. "C'est un produit qui peut être intéressant dans des périodes où l'on n'a pas une garantie d'avoir un approvisionnement régulier, comme ce fut le cas dans nos régions, et notamment au 17e siècle avec toute une série de guerres et de sièges", estime Axel Tixhon. Quatre siècles plus tard, cette couque reste appréciée des Dinantais et des touristes. 

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