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Comme la plupart des commerces non-alimentaires, les magasins qui vendent du matériel de vapotage (flacons d’e-liquide, cigarette électroniques...) ont fermé leurs portes le 18 mars à midi dans le cadre des mesures prises par les autorités fédérales pour empêcher la propagation du coronavirus. Pris de court, certains consommateurs se retrouvent démunis. "Pourquoi fermer les magasins spécialisés dans les produits de vapotage alors que les librairies restent ouvertes pour les fumeurs ?", s'indigne Patrick via notre bouton orange Alertez-nous.
En France, où la fermeture des commerces non-alimentaire est également de mise pour les mêmes raisons, ces magasins ont rapidement obtenu une dérogation, faisant valoir auprès des autorités que leur fermeture allait pousser les vapoteurs à se tourner vers la cigarette. Ces commerces peuvent finalement ouvrir, en respectant les mêmes mesures de sécurité que dans les supermarchés français.
En Belgique, "tous les magasins de vape sont fermés, il y a même la police qui vient voir si les volets sont bien fermés. C'est impossible de fournir qui que ce soit ou de se faire fournir", raconte Patrick, cofondateur de l'Union Belge pour la Vape (UBV-BDB), et employé dans un magasin spécialisé en province de Liège.
Il a tenté d'interpeller Maggie De Block, la ministre de la santé, sur les réseaux sociaux, pour obtenir la réouverture de ces magasins, mais n'a pas obtenu de réponse.
"S'ils n'ont pas leur liquide, ils vont droit vers la cigarette"
"Tous ceux qui ont commencé à vapoter et qui n'ont pas de produits sont en manque, donc automatiquement, ils vont recommencer la cigarette", met en garde Patrick. Même son de cloche chez Alain (nom d'emprunt) qui dirige un magasin de produits de vapotage à Bruxelles : "On a un gros souci avec nos clients, s'ils n'ont pas leur liquide ou matériel pour faire fonctionner leur cigarette électronique et bien ils vont droit vers la cigarette".
Patrick a incité ses clients à faire leur stock en prévision du lockdown. Tous n'ont pas eu l'occasion de passer faire leurs achats. "Il y a beaucoup de gens qui sont en demande", constate-t-il via la boîte mail du magasin. Ces vapoteurs restent donc sans possibilité de s'approvisionner ? En Belgique, certaines librairies (bureaux de tabac) sont en fait les seules à pouvoir vendre de petits flacons. "Ça dépanne une fois mais pas pendant trois semaines un mois, estime Patrick, c'est du bas de gamme, c'est pas terrible."
La vente à distance de matériel de vapotage, normalement interdite par un arrêté royal
Les vapoteurs ne peuvent pas se tourner vers le e-commerce pour acheter leur matériel. L'arrêté royal du 28 octobre 2016 interdit clairement la vente en ligne de toute les cigarettes électroniques et des flacons de recharge avec nicotine. "La Belgique interdit la vente en ligne de e-cigarettes et leur importation par des webshops étrangers. Les vendeurs belges ne peuvent plus commercialiser de cigarettes électroniques ni leur recharge sur Internet. Tant en Belgique qu’à l’étranger", précise le centre européen des consommateurs.
Revirement du SPF Santé Publique : la vente en ligne de ces produits reste interdite
Officieusement, certains magasins spécialisés organisent des livraisons de matériel, malgré l'interdiction, raconte Alain. "Les concurrents le font, donc c'est vraiment un gros problème pour nous", déplore-t-il. Le vendeur a donc contacté les autorités pour savoir s'il était oui ou non, possible de livrer ces produits.
"On a reçu une dérogation concernant les livraisons. On a eu une confirmation", assure Alain. Mais, on l'a prévenu, il ne recevra pas de mail, affirme-t-il. "Ils nous disent qu'ils sont débordés", ajoute-t-il, déplorant un certain flou entretenu par les autorités sur le sujet. Alain recontacte ses clients et improvise cette vente à distance : "On va passer par une société de livraison. Tout se fait en catastrophe".
"Les magasins de e-cigarette doivent fermer mais peuvent vendre en ligne et faire des livraisons", nous a d'abord communiqué Vinciane Charlier, porte-parole du SPF Santé Publique. Un peu plus tard, une décision est prise dans le sens inverse. La vente en ligne de ces produits reste finalement interdite.
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