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Coronavirus: ouverture morose du Salon aéronautique de Singapour

Le Salon aéronautique de Singapour, le plus important d'Asie, a ouvert mardi dans une ambiance morose alors que le secteur du transport aérien commence à subir les retombées du nouveau coronavirus.

Le salon qui se tient tous les deux ans dans la cité-Etat d'Asie du Sud-Est est l'occasion pour des centaines d'entreprises aéronautiques de présenter leurs derniers produits et de négocier des contrats de plusieurs millions de dollars avec les compagnies aériennes.

Mais le virus, qui a fait plus de 1.000 morts en Chine et s'est répandu dans une vingtaine de pays, pèse cette année sur le salon où les visiteurs et les exposants sont moins nombreux que lors des précédentes éditions.

Singapour a fait état de 45 cas de personnes ayant contracté le virus et la cité-Etat a relevé son niveau d'alerte sanitaire la semaine dernière.

Plus de 70 exposants ont renoncé à participer au salon, dont le géant américain de la défense Lockheed Martin et les constructeurs canadiens Bombardier et De Havilland.

Au moins 10 groupes chinois ont dû jeter l'éponge après l'interdiction faite aux Chinois de se rendre à Singapour.

Cette année 930 compagnies ont un stand et plus de 40.000 professionnels de 45 pays sont attendus, contre plus de 1.000 compagnies et 54.000 participants en 2018.

- Pas de poignées de main -

Les organisateurs ont annulé une conférence qui devait se tenir en prélude mais ont maintenu le salon avec des mesures de précaution exceptionnelles. L'accès du grand public a été limité et les participants sont invités à se saluer d'un geste de la main à distance ou en s'inclinant, plutôt qu'en se serrant la main.

Les participants passent par un scanner thermique et des distributeurs de liquide antiseptique sont placés aux endroits clés.

Les poids lourds du secteur comme Airbus et Boeing, qui cherche à se remettre de la crise provoqué par les crashes du modèle 737 MAX, sont néanmoins présents.

Airbus a dévoilé au salon un modèle réduit d'aile volante qui doit permettre d'avancer dans la conception d'avions de ligne moins gourmands en carburant, le projet Maveric.

Le constructeur franco-italien ATR a annoncé un contrat pour trois appareils avec la compagnie PNG Air de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui sera le premier client de son nouveau modèle de turbopropulseurs.

Malgré le retrait des exposants chinois, l'armée de l'air chinoise a été autorisée à participer et a fait une démonstration d'acrobaties aériennes, avant de laisser la place aux chasseurs américains : une occasion rare pour les appareils militaires américains et chinois de partager le même espace aérien.

Le secteur aérien souffre déjà des décisions de nombreux pays de fermer leurs frontières aux Chinois pour tenter de contenir la propagation du nouveau coronavirus.

Nous sommes entrés dans "une période difficile" et les compagnies aériennes "vont subir un impact négatif", a indiqué l'Association internationale du transport aérien (Iata) à l'AFP même si elle estime qu'il est encore trop tôt pour prédire les pertes du secteur.

La société de conseil pour l'aéronautique Ascend by Cirium a estimé cette semaine la baisse des vols depuis et à destination de la Chine à 25% et prédit un impact sur l'industrie plus important que lors de l'épidémie de SRAS.

"La Chine représente une plus grande part de l'économie mondiale et du trafic aérien mondial qu'en 2003", a noté Joanna Lu, spécialiste de l'Asie pour la société de conseil.

L'industrie touristique dans son ensemble va "encaisser un coup énorme" à cause des annulations de voyage des touristes chinois, a souligné Rajiv Biswas, chef économiste pour l'Asie-pacifique d'IHS Markit.

L'office du tourisme de Singapour a averti mardi s'attendre à une baisse de 25% à 30% des arrivées de touristes cette année dans la cité-Etat.

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