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En avance sur le calendrier, la barre symbolique des 30 millions de Français vaccinés avec une première dose devrait être atteinte samedi et le gouvernement veut maintenir cette dynamique pendant l'été, pour prévenir une potentielle quatrième vague de Covid-19.
"Demain, 30 millions de Français auront reçu au moins une dose de vaccin - un objectif atteint avec 3 jours d’avance. Rien qu’aujourd’hui, vous êtes plus de 740.000 à avoir reçu une injection - un record depuis le début de la campagne. On accélère !" s'est félicité dans un tweet le Premier ministre Jean Castex.
Vendredi soir, Santé publique France a annoncé que 29.831.488 personnes avaient reçu au moins une injection (56,8% de la population majeure), et que plus de 15,4 millions étaient complètement vaccinées, soit un cinquième de la population.
En parallèle, l'épidémie régresse rapidement, avec 2.163 patients en soins critiques vendredi, au plus bas depuis le 19 octobre. Et le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes est repassé sous les 5.000 sur une semaine, objectif fixé par le président Emmanuel Macron fin octobre lorsqu'il avait annoncé le deuxième confinement.
Le rythme de la vaccination reste soutenu, avec près de 400.000 primo-vaccinés chaque jour et une progression constante dans les tranches des 50-59 ans et des 60-69 ans, ainsi qu'une hausse "très forte" (+6% depuis l'ouverture fin mai) chez les 18-49 ans, selon le ministère de la Santé.
Le responsable de l'Agence de santé d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a toutefois noté un récent ralentissement des prises de rendez-vous. "Petite alerte et coup d'émotion: il reste des créneaux de vaccination dans beaucoup de centres", a-t-il tweeté mercredi, en appelant la population à en profiter.
- "Point de préoccupation" -
Des internautes ont évoqué des questions d'organisation à l'approche des vacances d'été, liées à l'obligation de se faire vacciner dans le même centre.
Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a écarté tout revirement de la population, estimant qu'il restait "des créneaux disponibles du fait de cette augmentation de l’offre. Il n’y a pas du tout de réduction de la demande qui continue d’augmenter".
Mais alors qu'une seule dose ne suffit pas à protéger efficacement, l'épidémiologiste Pascal Crépey a évoqué auprès de l'AFP un "risque de renoncement à la deuxième dose, voire aux deux doses, les gens se disant que ce n'est pas grave" puisque la situation sanitaire s'améliore.
Pour le moment jusqu'à fin juin, le site Doctolib ne prévoit pas de baisse du rythme des injections, qui devrait se maintenir à près de 600.000 par jour (1e, 2e dose ou dose unique), avec moins de visibilité sur la suite.
Daniel Levy-Bruhl de Santé publique France a reconnu "un point de préoccupation", car "la couverture vaccinale stagne chez les seniors", à environ 75% de complètement vaccinés chez les 75-79 ans, et 66% chez les plus de 80 ans.
Cette couverture n'est "pas suffisante pour nous protéger dans l'avenir d'une recrudescence des formes graves si le virus reprenait une dynamique à la hausse", a-t-il averti.
- Obligation vaccinale? -
En saluant la phase deux du déconfinement cette semaine, qui a consisté à rouvrir les lieux clos (intérieur des bars, restaurants, salles de sport, piscines, entre autres), le président Emmanuel Macron a lancé un appel aux non-vaccinés.
"Continuez à prendre des rendez-vous, allez chercher vos amis, vos proches, vos connaissances, des gens qui parfois hésitent, qui sont le plus loin du soin et qui sont les plus fragiles", a-t-il lancé.
Les autorités redoutent une quatrième vague à l'automne. Le Pr Jean-François Delfraissy, président du comité scientifique Covid-19, estime qu'elle serait vraisemblablement "différente" des précédentes car elle fera face au "bloc des vaccinés" qui devrait ralentir la progression du nouveau variant Delta (auparavant appelé "indien").
Mais avec seulement 20 à 25% de vaccinés, "on est très loin de l'immunité collective et des 80%" d'immunisés, même en y ajoutant les 20% qui ont eu le Covid, a mis en garde sur BFMTV vendredi Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris. Selon lui, "on ne pourra pas se passer d'une obligation vaccinale" pour les 50% d'infirmières, aides-soignants, etc... pas encore protégés.
Les autorités ont prévu une nouvelle campagne d'incitation à la vaccination avant les vacances d'été et soulignent qu'il n'y a pas de pénurie en vue pour les doses.
Pour juillet et août, "nous aurons un nombre massif de doses qui arriveront", indiquait-on au ministère de la Santé cette semaine en prévoyant de continuer "à vacciner à très haut niveau tout l'été".