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Dopage russe: la justice sportive tranchera jeudi

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) va rendre jeudi après-midi sa décision dans le vaste scandale de tricheries à répétition opposant la Russie à l'Agence mondiale antidopage (AMA), a-t-il annoncé mercredi.

"Un communiqué de presse incluant les détails de la sentence du TAS sera publié" à 16H00 locales, soit 15H00 GMT, sur le site de la juridiction sportive, a annoncé le tribunal.

Après quatre jours d'audience début novembre, les trois arbitres désignés par le TAS décideront si la Russie doit être exclue pour quatre ans des compétitions internationales, comme le réclame le gendarme mondial de l'antidopage depuis décembre 2019.

L'enjeu, dans ce dossier inédit pour la justice sportive, est de valider ou non la panoplie de sanctions proposées par l'AMA et refusées par l'agence antidopage russe, Rusada, en raison du trucage des fichiers informatiques du laboratoire antidopage de Moscou pour la période 2011-2015.

Après avoir exigé ces données pour s'assurer de la bonne foi russe, les limiers de Montréal ont découvert deux types de manipulations: la suppression de multiples traces de contrôles antidopage positifs et l'introduction de faux échanges visant à compromettre Grigory Rodchenkov, ex-directeur du laboratoire devenu le principal informateur de l'AMA, et deux de ses adjoints.

L'AMA a donc pioché dans l'éventail de sanctions prévu depuis 2018 par son arsenal: il entend bannir le drapeau russe pour quatre ans des épreuves sportives majeures, dont les JO de Tokyo, Pékin (hiver/2022) et Paris (été/2024), et interdire au pays d'en organiser sur son sol.

Seuls pourront concourir les athlètes russes qui démontreront leur absence de recours au dopage, sous bannière neutre et selon des modalités qui restent à préciser.

Dépassant cette seule fraude informatique, le contentieux russe dure depuis 2010 et les révélations du couple de lanceurs d'alerte Stepanov sur l'athlétisme. Il implique les services secrets et le ministère russe des Sports.

Forcé de démissionner du laboratoire de Moscou et réfugié aux Etats-Unis, Grigory Rodchenkov avait avoué au printemps 2016 avoir orchestré pendant des années la dissimulation du dopage, décrivant par le menu le système mis en place aux JO-2014 de Sotchi pour tromper les observateurs de l'AMA.

Le scientifique et son équipe escamotaient les flacons d'urine des athlètes russes par un "trou de souris" conduisant à un membre du FSB, les services secrets russes. L'espion, déguisé en agent d'entretien, descellait le capuchon censé être inviolable avec un outil de chirurgien, puis remplaçait le contenu par de l'urine "propre" stockée au préalable.

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