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Au tour des collèges: après le bol d'air du premier weekend déconfiné, des élèves de 6e et 5e font leur retour en classe lundi dans les régions moins touchées par l'épidémie, toujours surveillée de près par crainte d'une deuxième vague.
Pendant qu'élèves et professeurs enfileront leurs masques dans quelque 4.000 collèges situés en "zone verte", le gouvernement devra trancher l'épineuse question du second tour des municipales avec l'objectif d'en dévoiler la date dans les prochains jours.
Après le retour en classe la semaine passée de 1,4 million d'écoliers dans l'ensemble du pays, le déconfinement au collège coupera, cette fois, la France en deux: rien ne changera ainsi lundi pour les collégiens des quatre régions en "zone rouge", parmi lesquelles l'Ile-de-France, qui devront attendre la fin du mois pour savoir s'ils retourneront en classe.
Pour leurs camarades de "zone verte", la rentrée se fera à pas comptés -- 150.000 élèves seulement lundi -- et en se pliant à des règles sanitaires draconiennes comme le port obligatoire du masque pour éviter tout rebond de l'épidémie qui a tué plus de 28.000 personnes en France depuis le 1er mars.
"On réagence les salles de classe, on enlève des meubles pour respecter les distanciations du protocole sanitaire, on colle des scotchs par terre... On est en train de réinventer une nouvelle école dans un laps de temps extrêmement court", confiait récemment à l'AFP Audrey Chanonat, principale d'un collège à La Rochelle.
- "Aucune visibilité" -
Malgré les réserves, le gouvernement continue de défendre ce redémarrage pour renouer avec les élèves ayant décroché pendant les 55 jours de confinement. "Ne pas aller à l'école de mars à septembre (serait) quelque chose de vraiment grave", martèle le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer.
Certains en "zone verte" critiquent toutefois le flou entourant la rentrée des collégiens de 4e et 3e. "Il n'y a aucune visibilité sur la reprise des plus grands", déplore le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld.
Des résurgences de l'épidémie peuvent par ailleurs gripper la machine. A Soyaux et La Couronne, dans la banlieue d'Angoulême, des écoles ont été de nouveau fermées après des cas de Covid-19 chez deux membres de l'équipe. Même décision pour une école à Nice après qu'un élève a été testé positif.
Souvent critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire, le gouvernement se veut rassurant et affirme être en mesure d'"isoler" les nouveaux foyers de contamination, comme celui détecté au sein d'un abattoir de Fleury-lès-Aubrais (Loiret) où 34 cas de Covid-19 ont été recensés.
"Le système mis en place pour tester, isoler et casser les chaînes de contamination est opérationnel" après l'identification de 25 foyers épidémiques en France depuis lundi dernier, a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran, au Journal du dimanche. "Plus de 50.000? tests" sont effectués quotidiennement depuis la fin de la semaine dernière, a-t-il ajouté.
- Arbitrage -
Les autorités surveillent maintenant avec fébrilité l'impact sanitaire du déconfinement, qui a permis de goûter à nouveau pendant le weekend aux joies des promenades en forêt ou sur les plages, mais qui pourrait relancer l'épidémie.
Selon les dernières statistiques publiées dimanche soir, le reflux des hospitalisations et admissions en réanimation se confirme malgré un net rebond du nombre de décès sur 24 heures (+483), principalement en Ephad.
Sous pression, le gouvernement ne pourra pas attendre aussi longtemps sur le dossier des municipales et se prononcera après un avis du Conseil scientifique, attendu en début de semaine.
L'hypothèse d'un scrutin fin juin, vraisemblablement le 28, fait son chemin au sein de l'exécutif, qui avait été durement critiqué pour avoir maintenu le premier tour le 15 mars en pleine épidémie.
Le temps presse: si le deuxième tour n'avait pas lieu en juin, le scrutin devrait être réorganisé dans son intégralité.