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Après une décennie passée à Metz, la demi-centre Grâce Zaadi a pris cet été la direction de la Russie et Rostov, pour une première expérience à l'étranger qui continue de la faire grandir avec l'équipe de France à l'Euro-2020.
Vendredi, pour le deuxième des trois matches du tour principal à l'Euro-2020, Grâce Zaadi avait une motivation toute trouvée: embêter au maximum ses nouvelles coéquipières en club à Rostov, qui constituent une partie de la sélection nationale russe et qu'elle apprend à connaître depuis la fin de l'été.
A 27 ans, la native de Courcouronnes n'en finit plus de grandir sous le maillot bleu du haut de son 1,71 mètres, et s'impose progressivement depuis 2017 comme la patronne de l'attaque tricolore, comme en témoignent ses 15 buts (deuxième meilleure marqueuse française derrière les 20 réalisations d'Alexandra Lacrabère) et ses 14 passes décisives lors des cinq premiers matches à l'Euro-2020 au Danemark.
C'est également, et de loin, le temps de jeu le plus élevé côté français: Zaadi a passé près de quatre heures sur le terrain (plus de 45 minutes en moyenne par match), signe d'un physique impressionnant qui lui permet désormais également de prendre part aux phases défensives (une interception et quatre tirs bloqués).
Sous le maillot de Metz, où elle a passé 10 ans entre le centre de formation et l'équipe première, Zaadi a été privée d'une sortie finale par la pandémie de Covid-19, qui a mis un terme prématuré à la saison, alors que les Dragonnes se dirigeaient tout droit vers un nouveau Final 4 de Ligue des champions et luttaient avec Brest pour le titre national.
"Dans ces conditions, ça a été très difficile pour moi de partir de Metz. J'aurais aimé finir sur une belle note, aller titiller des équipes au Final 4", se remémore-t-elle.
- Les conseils de Siraba Dembélé -
Et "comme un enfant qui quitte le cocon familial", c'est donc sur les rives de la Mer d'Azov, à la frontière entre l'Ukraine et la Russie qu'elle a déposé ses bagages, avec des débuts qui se passent extrêmement bien.
"Je pensais que ça se passerait aussi bien, mais peut-être pas aussi vite. C'est pour ça que je préfère dire +pour l'instant ça se passe bien+, parce que je n'ai pas encore connu un hiver rude", souligne Zaadi, avec à l'horizon les mois froids de janvier et février.
"Peut-être que je serai au fond du trou en plein hiver, mais je suis une fille qui s'adapte facilement par rapport à ça", ajoute-t-elle.
Son adaptation a été facilitée par les conseils donnés par la capitaine des Bleues, Siraba Dembélé, ancienne de Rostov (2016-2018), qui l'a rassurée. "Me connaissant, elle m'avait dit que je m'y plairai à 100%", explique Zaadi.
Arrivée en août, elle a mis quelques semaines à trouver ses marques sur le terrain, le temps que le nouvel entraîneur, le Suédois Per Anders Johansson, ne prenne en charge l'équipe. Depuis le milieu de l'automne, elle tourne à plein régime avec une belle première partie de saison en Ligue des champions (six victoires, dont une contre Metz, et un match nul).
Au Danemark, pour le match du tour principal contre la Russie, Zaadi a été un peu en deçà de ses performances habituelles (2 buts, 2 passes décisives), la lumière allant plus sur Alexandra Lacrabère, Estelle Nze Minko ou encore Océane Sercien-Ugolin.
Ce n'est peut-être qu'à charge de revanche pour "Queen G", son surnom en équipe de France, car elle pourrait bien recroiser la route des Russes. Ce serait une bonne nouvelle pour les Bleues, car ce sera forcément pour une médaille: l'or en finale ou le bronze en petite finale.
Elle pourra alors ressortir ses fiches d'"infiltrée" comme elle se définit avec le sourire, et aider la France vers une nouvelle médaille internationale.