Le petit restaurant que possédait France Gall à N’Gor au Sénégal est resté fermé hier et il le sera encore aujourd’hui. Le gérant n’avait pas le cœur à travailler. Et c’est tout le village qui est en deuil. "C’était une amie de cette île. Elle a fait énormément de bien pour les enfants du village grâce à des actions discrètes, au niveau sanitaire, au niveau de l’école", confie Abdoulaye Diallo, artiste-peintre président du club des amis de France Gall.
La chanteuse avait découvert l’Afrique dans les années 80. Elle y a mené avec Michel Berger plusieurs actions humanitaires et ramené une chanson devenue emblématique "Babacar".
France Gall était chez elle sur cette petite île de quelque 100 habitants, où elle possédait une splendide maison. Après la mort de sa fille Pauline, c’est là qu’elle est venue se réfugier en 1997, cinq ans après le décès de son mari. "Ce qu’elle a pu nous donner dans ses chansons, par rapport aux textes que Michel Berger avait écrits, par rapport à ce qu’elle dégageait, c’était une personne entière, généreuse, sensible, joyeuse", assure Emilie, une Française installée à Dakar.
Sur ce petit bout de terre, l’artiste avait pu trouver une sorte de seconde famille et même une seconde patrie. Les habitants la considéraient comme leur bienfaitrice. "Elle a réussi à faire des choses pour les enfants. Elle avait des projets de construire des écoles, des hôpitaux, mais malheureusement Dieu l’a voulu comme ça", regrette Cherif.
France Gall ne reverra jamais "Babacar", mais son souvenir flottera longtemps encore dans les ruelles de N’Gor.