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Gaëtan Roussel retrouve son ADN et redonne chair à sa pop

"C'est mon ADN, ma colonne vertébrale": en revenant à une ossature guitare-voix, Gaëtan Roussel livre une belle réponse pop-rock avec son album au titre-interrogation "Est-ce que tu sais ?".

On retrouve ici à son meilleur l'ancien leader de Louise Attaque, qui avait pu se disperser précédemment. "J'étais parti me promener ici et là", comme il le dit joliment à l'AFP. "Là, c'était un vrai souhait de composer cet album en revenant à ce que j'appelle mon ADN, à savoir la guitare acoustique, c'est comme ça que j'ai écrit mes premières chansons. Voilà, c'est ma colonne vertébrale".

Le titre de l'album (qui sort ce vendredi chez Play-Two) révèle beaucoup de son auteur. "Cette idée me tient à cœur, l'idée du point d'interrogation, développe-t-il. Je préfèrerai toujours proposer ou recevoir une bonne question qu'une mauvaise réponse ou une réponse approximative. Il y en a partout de l'approximation..."

Ce questionnement dans sa vie et son œuvre ont parfois trouvé des réponses, comme quand il a travaillé aux côtés d'Alain Bashung pour l'album de ce dernier "Bleu pétrole".

"Etre en solo - et c'est une des choses que j'ai apprise au contact d'Alain Bashung - c'est que de disque en disque, on peut complètement redonner les cartes et redistribuer ce qu'on a envie de dire, ce qu'on a envie de prendre comme instrument ou pas, et avec qui on a envie de raconter une histoire".

- "La petite mort" -

L'art de la remise en question, il l'a aussi parfois trouvé chez les sportifs qu'il admire. Jeune, il a "troqué le ballon contre une guitare" et il n'y a pas "un jour de concert où je ne courre pas", confie-t-il. Les athlètes qui se relèvent face aux épreuves, il les a convoqués dans le lumineux clip d'"On ne meurt pas (en une seule fois)". On y voit Bixente Lizarazu, Alain Prost, Marie-José Pérec ou encore Christine Arron.

"Les sportifs de haut niveau, quand ils partent à la retraite, on dit souvent que c'est la petite mort, décrypte-t-il. Et c'est vrai que c'est un changement énorme et ce n'est pas rare qu'il y ait une dépression plus ou moins grande, parce que tout change. Donc c'était une manière d'incarner cette chanson".

"Personne ne traverse sa vie et la vie qu'avec des plénitudes. Par contre ce titre veut plutôt dire +il faut vivre+ et donc ils ont été d'accord pour l'illustrer, et je les trouve tous très beaux".

Gaëtan Roussel s'offre aussi sur cet album deux duos avec des champions de la chanson. Lui qui n'aime pas se frotter à l'actualité dans ses textes s'est trouvé en Alain Souchon un complice idéal pour évoquer poétiquement les rues vidées par les confinements dans "Sans sommeil".

- Un goût de Portishead -

"Je ne me cache pas derrière Alain Souchon mais je suis heureux quand même qu'il m'ait donné la main pour qu'on chante ce titre là ensemble, avec cette phrase qu'il avait déjà chantée, +rien ne vaut la vie+".

Camélia Jordana, décidément à l'aise dans tous les registres vocaux, se prête à la balade délicate "La photo". Une allégorie des relations à travers ce que racontent toutes les photos, y compris celles de dos ou celles qu'on n'a pas prises.

Ce morceau permet à Gaëtan Roussel de retisser les lien avec ses influences anglo-saxonnes, puisque si l'art du verbe de Jacques Brel l'a marqué, il n'a jamais fait mystère de sa fascination pour les Clash ou Nick Cave and the Bad Seeds, hier, Blur et Gorillaz (avec Damon Albarn comme trait d'union) aujourd'hui.

Dans "La photo", Camélia Jordana a "quelque chose de Beth Gibbons, la chanteuse de Portishead: d'ailleurs, le guitariste Adrian Utley et le batteur Clive Deamer, de Portishead, jouent sur cette chanson, tout se rejoint assez simplement", conclut le compositeur-interprète.

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