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La Belgique accorde l'asile à l'ex-président équatorien Rafael Correa: accusé de corruption, il clame son innocence

La Belgique a accordé le statut de réfugié à l'ancien président équatorien Rafael Correa, condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption dans son pays, a annoncé l'ex-chef d'Etat vendredi après le lancement par Quito d'une demande d'extradition.

Une attestation du Commissariat général belge aux réfugiés et aux apatrides, datée du 15 avril et consultée par l'AFP, accorde à l'ancien président (2007-2017) le statut de réfugié "au sens de la Convention de Genève (...) et de son protocole additionnel".

"C'est un soulagement. Quand ils vous donnent cette protection, cela montre que vous êtes persécuté", a déclaré Rafael Correa par téléphone à l'AFP, confirmant une information de l'agence espagnole EFE.

Affirmant qu'il faisait l'objet de "persécutions politiques" et judiciaires en Equateur, l'ex-président avait déposé sa demande d'asile fin 2018 en Belgique, pays d'origine de son épouse, où il vit depuis la fin de son mandat en 2017.

De son côté, le président de la Cour nationale de justice équatorienne, Ivan Saquicela, a annoncé vendredi avoir signé la veille "l'ordre initiant le processus d'extradition, comme cela correspond à la loi, de Rafael Vicente Correa", après une condamnation par contumace prononcée en 2020.

L'étape suivante est "qu'au niveau diplomatique, les mesures nécessaires et indispensables soient prises pour que se concrétise l'extradition" depuis la Belgique, a-t-il expliqué dans un entretien à la chaîne de télévision Teleamazonas.

"Nous avons une sentence ferme. Il y a l'accord avec la Belgique et les accords internationaux, plus la loi sur l'extradition, qui soutiennent notre demande en droit strict. Il n'y a pas de jugement de valeur ici", a insisté M. Saquicela.

"Ils vont encore se ridiculiser. Ils ont déjà essuyé des refus à plusieurs reprises. Mais ils s'en fichent", a commenté M. Correa.

Plus tôt sur son compte Twitter, il avait qualifié le chef de la Cour nationale de justice de "clown" et de "marionnette" du gouvernement.

Rafael Correa a été condamné in abstentia en septembre 2020 à huit ans de prison pour corruption. La justice a estimé que M. Correa et plusieurs de ses anciens collaborateurs avaient reçu des pots-de-vin en échange de contrats avec diverses entreprises.

Parmi les firmes soupçonnées figurait le groupe de construction brésilien Odebrecht, au coeur de nombreux procès pour corruption en Amérique latine.

Cette condamnation avait annihilé ses espoirs de retour en politique, la Constitution interdisant à vie de se présenter devant les électeurs dans les cas de corruption.

L'ancien président a toujours clamé son innocence et dénonce un complot fomenté par son rival, son ancien vice-président et successeur à la présidence, Lenin Moreno.

M. Correa est également poursuivi en Colombie pour l'enlèvement éphémère d'un opposant dans ce pays en 2012.

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