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La Bourse de Paris restait mal orientée (-0,25%) vendredi à la mi-journée, appréhendant de voir Hong Kong à nouveau secouée par les protestations et les contaminations de Covid-19 repartir à la hausse.
A 13H00 (11H00 GMT), l'indice CAC 40 perdait 11,05 points à 4.434,40 points. La veille, il avait fini en baisse de 1,15%.
La cote parisienne a débuté en net recul et a réduit un peu ses pertes au fil de la matinée.
Wall Street se préparait à ouvrir en baisse également. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average reculait de 0,34%, celui de l'indice élargi S&P 500 de 0,32% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,46%.
"Le risque d'agitation à Hong Kong perturbe les marchés", a noté Neil Wilson, un analyste de markets.com.
Affichant vendredi son triomphe face au coronavirus, tout en renonçant à se donner un objectif de croissance, Pékin a en effet par la même occasion annoncé un tour de vis contre l'opposition démocratique à Hong Kong.
L'indignation n'a pas tardé à se manifester, les militants pro-démocratie y voyant l'une des pires attaques menées contre l'autonomie du territoire.
Et conséquence immédiate, la Bourse de Hong Kong a plongé de plus de 5%.
"Cela peut potentiellement faire de grosses étincelles car cela va attiser les protestations locales et va mettre en colère les Etats-Unis. A un moment où les relations avec la Chine sont déjà tendues", a estimé M. Wilson.
Ces appréhensions s'ajoutent à celle toujours prégnantes d'une nouvelle flambée des contaminations au fur et à mesure que les économies se déconfinent.
"Une grande partie des gains enregistrés ces dernières semaines ont été alimentés par la perspective d'un lent retour à la normale, mais cela s'accompagne de la crainte que les efforts accomplis pour contenir l'infection puissent être mis en péril", a ainsi rappelé David Madden, un analyste de CMC Markets.
Si l'Europe et les États-Unis commencent à se projeter vers l'été avec la réouverture des plages et des cafés, la pression reste forte: le cap tristement symbolique des 5 millions de personnes touchées par le virus a été dépassé jeudi.
Dans la journée, les investisseurs prendront par ailleurs connaissance du compte-rendu de la réunion de politique monétaire d'avril de la Banque centrale européenne.
Du côté des indicateurs, l'agenda est dépouillé à l'exception des chiffres PMI d'activité manufacturière en zone euro pour mai.
- Renault baisse Peugeot monte-
En matière de valeurs, Renault réduisait ses pertes mais cédait encore 0,59% à 17,60 euros. Le groupe "joue sa survie" et doit s'engager notamment sur le maintien en France de certaines activités, comme à Flins, a prévenu Bruno Le Maire, en soulignant qu'il n'avait pas encore donné son feu vert à un prêt de 5 milliards d'euros au constructeur.
Peugeot à l'inverse gagnait 3,34% à 11,77 euros.
Les banques, qui avaient mal débuté la journée, reprenaient des couleurs.
BNP Paribas montait de 1,48% à 28,71 euros, Société Générale de 2,43% à 12,71 euros et Crédit Agricole de 1,63% à 6,96 euros.
Les matières premières restaient en revanche affaiblies, à l'instar d'Eramet (-3,04% à 28,08 euros) ou ArcelorMittal (-0,26% à 8,32 euros).