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La Bourse de Paris a reculé de 0,81%, mercredi, prise d'aversion au risque devant un scénario de récession mondiale de plus en plus plausible.
L'indice vedette CAC 40 a cédé 48,03 points à 5.916,63 points, après avoir perdu plus de 2% en début de séance. Lundi et mardi, il avait pris autour de 0,7%.
"Le petit rebond technique d'hier n'était pas fondé sur grand chose" et le cocktail classique d'incertitudes refait surface ce mercredi, souligne Lionel Melka, directeur de la recherche chez Homa Capital.
"Récession, hausse des taux, intervention de Jerome Powell, inflation, resserrement monétaire, guerre en Ukraine, ralentissement de l'économie chinoise", cite-t-il pêle mêle, "Grosso modo il n'y a pas beaucoup de bonnes nouvelles".
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a reconnu mercredi devant le Congrès qu'une hausse rapide des taux d'intérêt pourrait provoquer une récession, même si ce n'est pas l'effet recherché.
La dernière action de la banque centrale américaine -une hausse très marquée des taux directeurs de 0,75 point de pourcentage- avait ébranlé les marchés actions la semaine passée.
Il a aussi admis que la vigueur de l'inflation a "manifestement surpris" les autorités monétaires et il a prévenu que "d'autres surprises" pourraient survenir, lors d'une audition qui s'étale jusqu'à jeudi.
Jerome Powell se veut cependant rassurant et a assuré que l'économie américaine est suffisamment "solide et bien placée pour faire face à un resserrement monétaire".
De son côté, la Banque de France a abaissé mardi sa prévision pour la croissance française à 2,3% en 2022, contre une fourchette comprise entre 2,8% et 3,4% publiée mi-mars, et d'autres indicateurs économiques ne cessent de se détériorer depuis plusieurs semaines, montrant un ralentissement de l'activité partout dans le monde.
Pétrole, taux d'intérêt obligataires et actifs risqués étaient d'ailleurs en baisse mercredi.
Le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans français reculait à 2,17%, contre 2,33% à la clôture mardi.
"Pour le marché obligataire, la Fed va réussir sa mission de réduire l'inflation mais elle va agir fort et casser la croissance", explique Lionel Melka.
ArcelorMittal dégringole
Le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal a chuté de 9,56% à 22,43 euros, comme le reste du secteur de l'acier, après la confirmation par la Cour de justice de l'UE du refus de la fusion entre les sidérurgistes indien Tata Steel et allemand ThyssenKrupp par la Commission européenne.
"Le fait de ne plus pouvoir faire de fusion et de créer des synergies, c'est plutôt une mauvaise nouvelle pour le secteur des aciéristes", selon Lionel Melka.
Eramet (-7,10% à 103,40 euros) et Aperam (-3,56% à 30,08 euros) ont aussi souffert. Tout comme les valeurs pétrolières, avec la chute des cours du pétrole brut: TotalEnergies a cédé 2,88% à 49,05 euros, Maurel & Prom 4,67% à 4,70 euros.
Carrefour en baisse
L'action Carrefour s'est effondrée de 7,16% à 16,98 euros, après la publication d'une note des analystes de Bernstein qui abaissent leur recommandation sur ce titre, expliquant que la probabilité d'un rachat du distributeur est moins probable après les élections législatives françaises, selon l'agence Bloomberg.
OL Groupe chute après sa vente
OL Groupe, qui représente le club de l'Olympique lyonnais en Bourse, a reculé de 6,84% à 2,86 euros après deux jours de suspension de cotation en raison de l'annonce de la vente du club à l'homme d'affaires américain John Textor.