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Le libéral a notamment été interrogé sur ses propos chocs tenus à l'encontre du PS et de la FGTB, qu'il désigne comme "ennemie de la Wallonie".
Pascal Vrebos: On vous connaissait avec un langage affable, mesuré, même parfois fleuri. Et là vous vous êtes un peu lâché à la Trump. Je cite: "La FGTB est l'ennemie de la Wallonie. Le PS est responsable de l'état désastreux de la Wallonie". Vous signez et vous persistez dans cette violence des propos?
Willy Borsus: Ce n'est pas de la violence, c'est de l'expression verbale. Non seulement je persiste, mais j'illustre. J'explique. D'une part, le Parti socialiste a piloté la Wallonie pendant une bonne trentaine d'années.
Pascal Vrebos: Mais vous étiez parfois au pouvoir avec eux, et au fédéral aussi.
Willy Borsus: Nous étions parfois au pouvoir avec eux, c'est évident. Nous ne sommes pas restés tout le temps dans l'opposition depuis la création de la région wallonne. Mais regardez par exemple Jean-Claude Marcourt. Il a été ministre de l'Economie pendant 13 ans avant l'installation de ce gouvernement (ndlr: le gouvernement MR-cdH). Et parmi mes 11 prédécesseurs ministres-présidents wallons, 9 étaient issus du Parti socialiste.
Pascal Vrebos: Donc vous dites que c'est leur faute?
Willy Borsus: Donc venir indiquer: 'Regardez tout ce qu'on va faire dans le futur'… Pour les hommes et femmes de bon sens, ils se disent 'Pourquoi ne l'avez-vous pas fait. Pourquoi est-ce que ces recettes que vous nous proposez aujourd'hui, vous ne les avez pas mises en œuvre?'. Et très concrètement, le bilan wallon, il faut l'assumer. Il y a bien sûr de bonnes choses qui ont été concrétisées, je ne le nie pas…
Pascal Vrebos: Mais la FGTB ennemie de la Wallonie? Un syndicat…
Willy Borsus: On a trop souvent un gouvernement wallon qui a été très largement soumis au dictat, à la concertation officiellement, entre guillemets. Mais on l'a vu en ce qui concerne les réformes en matière d'emploi. Si les réformes n'avaient pas l'accord de la FGTB, elles n'étaient pas portées au gouvernement. Donc je pense qu'on doit avoir bien sûr un dialogue social.
Pascal Vrebos: Mais vous voulez vous allier éventuellement avec des gens pareils, qui sont des "ennemis de la Wallonie"?
Willy Borsus: J'ai indiqué, et je viens encore de le faire, que mon choix est de poursuivre au départ de l'équipe actuelle, et de poursuivre les réformes.