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La nouvelle idée pour remettre les gens au travail: engager 60 "coordinateurs retour au travail"

Le gouvernement fédéral compte s'appuyer sur des coordinateurs "retour au travail" pour soutenir des malades de longue durée dans un trajet de réintégration au monde de l'emploi. Il devrait y en avoir une quarantaine à partir de 2022, et une soixantaine l'année suivante, selon un plan du ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit). Cette initiative est relayée jeudi matin dans différents quotidiens flamands.

La Mutualité chrétienne (MC), qui participera comme d'autres mutualités à sa mise en œuvre, indique dans la foulée qu'elle apportera son "entière coopération pour faire du projet un succès". "Nous croyons pleinement à la valeur ajoutée des coordinateurs 'Retour au travail'", souligne dans un communiqué la vice-présidente de la MC, Elisabeth Degryse.

Le projet a déjà été approuvé en Conseil des ministres, et le fédéral a prévu cette année un million d'euros pour le préparer et embaucher les premiers coordinateurs. Le ministre Vandenbroucke souligne jeudi qu'une grande part des malades de longue durée ne sont pas en état de reprendre un travail. Le cabinet relaye des estimations internationales selon lesquelles environ 10% peuvent et veulent en revanche revenir à l'emploi, ce qui correspondrait chez nous à quelque 50.000 personnes en incapacité de travail de longue durée.

Si une partie, environ une moitié, de ce groupe trouve les ressources pour reprendre le travail de manière individuelle, l'autre part a besoin d'un coup de pouce, et c'est là que les coordinateurs devraient jouer un rôle. Le fédéral vise à aider environ 18.000 personnes annuellement les premières années, puis 24.000.

Un système informatique et une formation pour les "coachs"

Les préparations vont démarrer en novembre, avec entre autres le développement d'un système informatique et la formation des "coachs". Selon les explications de la MC, leur rôle sera d'accompagner de manière intensive les personnes avec un problème de santé qui manifestent le souhait de reprendre volontairement le travail, les guider "vers un emploi adapté à leurs souhaits, besoins et à leurs possibilités".

"Ensemble, ils examineront les possibilités et les attentes. Le coordinateur "Retour au Travail' assurera les contacts nécessaires avec, par exemple, le médecin du travail, le médecin traitant, l'employeur, le service externe de prévention et de protection au travail, le Forem, etc."

La mutualité s'appuie sur les résultats d'un projet-pilote similaire qu'elle a mené, pour conclure qu'un "encadrement rapide et intensif a un effet positif visible", avec une incapacité de travail moins longue et également moins de rechutes a posteriori. Cela nécessite cependant d'envisager des solutions sur-mesure: travail à temps partiel, etc.  Les coordinateurs "retour au travail" seront employés au sein des différentes mutualités, et travailleront en collaboration avec des "équipes pluridisciplinaires de médecins-conseils, kinésithérapeutes, infirmiers, ergothérapeutes et psychologues".

A noter que les coordinateurs ne sont qu'un élément du plan "Retour au travail". Il y aura également par exemple une personne de contact pour tous ceux qui ont des questions au sujet du retour au travail après une période d'incapacité. Toute personne introduisant une attestation d'incapacité auprès de sa mutuelle devra remplir un questionnaire. 

La N-VA critique

La ministre flamande de l'Emploi, Hilde Crevits (CD&V), a réagi positivement à l'annonce, soulignant cependant la nécessité d'une collaboration étroite avec le VDAB, l'équivalent flamand d'Actiris et du Forem. La ministre flamande plaide pour des possibilités de retourner au travail, à temps partiel le cas échéant, tout en maintenant tout ou partie des indemnités. 

Depuis les rangs de la N-VA, la députée Valerie Van Peel a estimé qu'il ne s'agissait que d'un outil bien faible face à l'ampleur du phénomène. Elle critique également le fait que ces coachs ne seraient activés qu'après trois mois d'incapacité de travail. "C'est trop tard", estime-t-elle, affirmant que les experts sont unanimes: quand on est absent plus de deux à trois mois, l'obstacle vers le retour au boulot devient plus grand. Elle s'interroge aussi sur l'opportunité d'employer ces coordinateurs au sein des mutuelles, qui pourraient avoir des intérêts différents de ceux de l'État.

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