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La traque de Redoine Faïd continue, Belloubet défend le choix de la prison

Le braqueur Redoine Faïd est désormais traqué par "une centaine de policiers spécialisés" après son évasion spectaculaire de la prison de Réau, un établissement jugé mardi "adapté" par la ministre de la Justice en dépit des critiques.

Après les 2.900 policiers et gendarmes mobilisés dans les heures qui ont suivi son évasion dimanche de Réau (Seine-et-Marne), ce sont désormais une centaine de policiers spécialisés de la PJ qui sont sur ses traces, a indiqué Philippe Veroni, chef de la Sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière (SDLCODF).

"L'évasion a été mûrement réfléchie et faite probablement par des membres du grand banditisme", a-t-il dit devant la presse.

"Habitué à la cavale", Redoine Faïd est un "individu dangereux", "un criminel qui a déjà tué", a-t-il insisté, en référence à l'affaire du braquage raté qui a coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet en 2010. Faïd, considéré comme "l'organisateur" de l'opération, a été condamné dans cette affaire à 25 ans de prison en appel en avril dernier.

"Pour l'instant, (les recherches) se concentre(nt) sur le territoire national", a affirmé le responsable policier.

Pendant ce temps, la polémique ne faiblit pas: depuis l'évasion, la garde des Sceaux est sous le feu des critiques.

Si Nicole Belloubet a admis lundi une possible "défaillance", elle a en revanche défendu mardi le choix de l'incarcération de Faïd à Réau, une décision contestée par le syndicat FO-pénitentiaire.

"Le centre pénitentiaire de Réau est une prison moderne, sécurisée. Elle est donc adaptée pour accueillir un type de détenus comme Redoine Faïd", a affirmé la ministre de la Justice devant l'Assemblée nationale. "Le régime" d'incarcération de Faïd, "+DPS+ (détenu particulièrement signalé) était spécifiquement adapté à une prise en charge nécessitant une surveillance renforcée", a-t-elle ajouté.

- "Sanctions" -

Mme Belloubet a rappelé avoir diligenté une mission de l'Inspection générale de la justice pour comprendre "comment cette évasion a pu se produire". Ses conclusions seront rendues "d'ici une quinzaine de jours".

Lundi, le Figaro a publié des échanges de mails dans lesquels la Direction interrégionale d'Ile-de-France de l'administration pénitentiaire avait demandé à la direction centrale un transfert rapide du détenu dans une autre prison, avertissant qu'il existait une "menace sérieuse (de) passage à l'acte".

"Voyons l'enquête, elle déterminera les responsabilités des uns et des autres", elles "seront identifiées et nous prendrons les sanctions contre ces personnes qui auraient failli", a affirmé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur BFMTV/RMC.

Marine Le Pen a, elle, demandé le départ de Nicole Belloubet. A la "défaillance du système pénitentiaire" s'ajoute "une défaillance politique en réalité: c'est la ministre de la Justice qui est défaillante", a-t-elle déclaré sur RTL.

En 2013, Redoine Faïd avait été repris en banlieue parisienne six semaines après son évasion de Lille-Sequedin.

Placé en garde à vue dimanche, son frère Brahim, 58 ans, qui se trouvait avec lui au parloir de Réau juste avant l'évasion, a été relâché lundi soir. Selon son avocate Keren Saffar, il n'était pas dans la confidence.

C'est à la demande de Redoine Faïd que la visite au parloir prévue l'après-midi a été avancée au matin, a-t-elle expliqué à l'AFP: "Samedi, Redoine a dit à son frère: +Demain, tu devrais venir le matin comme ça tu peux regarder le match l'après-midi tranquille chez toi+ (Espagne-Russie au Mondial, ndlr)".

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