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À Namur, nous rencontrons Pascal, un véritable adepte de l'avisance. "En tant que Namurois, c'est quelque chose que l'on aime beaucoup parce que c'est nourrissant et pratique. C'est un peu l'ancêtre du sandwich, on peut l'emmener partout avec soi", explique-t-il. Dans la capitale wallonne, beaucoup de boulangeries et boucheries en proposent. À chaque fois, les recettes et les aspects sont différents.
Mathieu, boucher à Courrières, en vend une vingtaine par jour. Sa préparation est assez simple. Sur une pâte feuilletée, il dispose du haché avant de la badigeonner avec un jaune d'œuf. Ensuite, il ne reste plus qu' à rouler l'ensemble moi. "C'est une recette de mon ancien patron. Ça me tenait à cœur de mettre sa recette dans notre établissement", confie-t-il.
Pour sa préparation, Mathieu utilise un haché mêlant de la viande de bœuf et du porc. "Dedans, il y a des oignons et une petite épice en plus. C'est ma petite touche", rapporte-t-il. Pas question de dévoiler l'entièreté de la recette. Direction ensuite le four où l'avisance prend forme. 25 minutes plus tard, la spécialité est prête.
À Namur, il existe une multitude de recettes. Les plus originales se fabriquent probablement dans une coopérative située à Floreffe. Quatre types d'avisances sont proposées dont une au thon. On y produit également une avisance version "mexicaine". "La base, ce sont des flocons d'avoine, des pois chiche, des légumes grillés, des œufs et des épices façon mexicaines", nous explique-t-on. Ces ingrédients sont majoritairement locaux.
"Les gens sont contents de pouvoir remporter une avisance pour aller travailler par exemple. C'est un chouette produit que l'on peut décliner", précise Gilles, gérant de la coopérative. Chaque semaine, plus d'une centaine d'avisances y sont vendues.
Si ces produits sont aussi populaires à Namur, c'est parce qu'il s'agit d'un produit historique de la ville qui attire aussi les touristes. L'avisance a vu le jour au Moyen-Âge, époque où les habitants de la ville partaient en pèlerinage jusqu'à Hal dans le Brabant flamand. "Les pèlerins avisaient, c'est-à-dire qu'ils se préparaient. Ils se faisaient un pique-nique. Ce pique-nique, c'était un genre de pâtes à crêpes à base de pain dans lequel ils mettaient leur reste de viande. Et ça leur permettait en fait d'avoir de quoi se sustenter sur le pouce, le long de la route jusque Notre-Dame de Hal. Aviser est devenu avisance", éclaire Etienne Dethier, président du collège des comités de quartiers namurois.
Plusieurs siècles plus tard, c'est donc devenu une tradition culinaire locale et un élément folklorique car l'avisance est principalement dégustée lors des fêtes de Wallonie. Lors de l' édition 2012, la Ville a d'ailleurs battu le record de l'avisance la plus grande au monde: 103 mètres de long.