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Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

- Croiseur russe en feu -

Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, a été "gravement endommagé" par une explosion de munitions causée par un incendie, ont rapporté jeudi les agences d'Etat russes, citant le ministère de la Défense.

"En raison d'un incendie, des munitions ont explosé à bord du croiseur lance-missiles Moskva. Le navire a été gravement endommagé", selon le ministère cité par les agences Tass et Ria Novosti.

L'équipage a été entièrement évacué et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'incendie, a-t-il ajouté.

Les autorités ukrainiennes avaient auparavant affirmé que le Moskva était en feu après avoir été touché par des missiles.

"Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe", avait affirmé le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa (sud), Maxime Martchenko.

- Moscou menace de frapper les "centres de prise de décision" -

L'armée russe a menacé mercredi de frapper des centres de commandement dans la capitale ukrainienne Kiev, que Moscou a renoncé pour l'heure à prendre, accusant l'Ukraine de tirs et de sabotages sur le territoire russe.

"Si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.

- L'Ukraine, "une scène de crime" -

Le procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l'Ukraine de "scène de crime", lors d'une visite à Boutcha, près de Kiev.

"L'Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis", a-t-il déclaré lors d'une visite de cette ville où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l'occupation russe.

Le président polonais Andrzej Duda, en visite à Kiev, a estimé mercredi que la Russie ne menait pas une simple guerre en Ukraine mais était coupable de "terrorisme" et de "cruauté".

- Civils tués à Kharkiv -

"Dans la journée, les occupants ont continué à bombarder des quartiers résidentiels de Kharkiv", la deuxième ville d'Ukraine, a annoncé sur Telegram Oleg Synegoubov, gouverneur de la région. "Quatre civils ont péri en une journée et dix autres blessés", a-t-il précisé.

- Accusation de génocide: "inacceptable" selon le Kremlin -

Le Kremlin a jugé mercredi "inacceptable" que le président américain Joe Biden accuse son homologue russe Vladimir Poutine de "génocide" en Ukraine.

"Notre désaccord est catégorique et nous considérons que de telles tentatives de déformer la réalité sont inacceptables, d'autant plus qu'elles viennent du président des Etats-Unis, pays dont les agissements dans l'histoire récente sont bien connus", a commenté Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a lui aussi évoqué mercredi un "génocide" en Ukraine.

Le refus du président français Emmanuel Macron de dénoncer un "génocide" en Ukraine par l'armée russe est "très blessant", a déploré M. Zelensky, après que M. Macron a choisi de ne pas reprendre le terme "génocide" utilisé par Joe Biden.

"Je dirais que la Russie a déclenché d'une manière unilatérale une guerre brutale, qu'il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l'armée russe et qu'il faut maintenant en trouver les responsables", a déclaré M. Macron.

- Nouvelle aide américaine -

Le président américain a annoncé mercredi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine, notamment des équipements lourds.

Selon le porte-parole du pentagone, il s'agit de 18 canons M777 Howitzer, des pièces d'artillerie de dernière génération utilisées encore récemment par l'armée américaine en Afghanistan, accompagnés de 40.000 obus de 155mm, de 10 radars anti-artillerie mobiles AN/TPQ36 et de deux radars anti-aériens AN/MPQ64 "Sentinel".

Cette nouvelle tranche comprend aussi 300 drones "kamikazes" Switchblade, ainsi que 500 missiles Javelin et "des milliers d'autres systèmes antichars", auxquels s'ajoutent 200 véhicules blindés de transport de troupes M113 et 100 blindés légers Humvee.

- Mise en garde de Zelensky à l'Europe -

Le président ukrainien a appelé mercredi l'Europe à agir plus rapidement contre la Russie si elle ne veut pas prendre le risque de "perdre toute l'Europe de l'Est".

- Reddition de soldats à Marioupol, selon Moscou -

Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que plus d'un millier de soldats ukrainiens s'étaient rendus aux forces russes dans la ville de Marioupol, port stratégique assiégé depuis plusieurs semaines.

Le conseiller militaire du président ukrainien Oleksiï Arestovitch a cependant indiqué que des unités de la 36e brigade avaient rejoint le régiment Azov, regroupant ainsi les forces ukrainiennes dans la ville.

- Crispation entre Kiev et Berlin -

Le chancelier allemand Olaf Scholz a fait savoir mercredi ne pas envisager à ce stade d'aller à Kiev comme le lui demande le président ukrainien.

Cette invitation intervient sur fond de crispations entre l'Allemagne et l'Ukraine, après le refus mardi de M. Zelensky de recevoir le président allemand Frank-Walter Steinmeier, critiqué pour sa diplomatie de rapprochement avec la Russie lorsqu'il était ministre d'Angela Merkel. Kiev n'a pas reçu de demande "officielle" de la part de Berlin concernant une visite de M. Steinmeier, a fait savoir plus tard M. Zelensky.

- Sanctions élargies -

Le Royaume-Uni a annoncé élargir la liste de personnes sanctionnées pour y intégrer 178 séparatistes prorusses, mais aussi de nouveaux oligarques russes et leurs proches, ainsi que la femme du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Les autorités de Jersey, dépendance de la couronne britannique, ont annoncé le gel "d'actifs estimés à plus de 7 milliards de dollars soupçonnés d'être liés" à l'oligarque russe Roman Abramovitch.

Moscou a annoncé de son côté sanctionner 398 parlementaires américains par mesure de représailles.

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