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Le porte-hélicoptères Dixmude de la Marine nationale doit quitter vendredi la base navale de Toulon pour rejoindre la zone Antilles-Guyane, où il apportera un soutien logistique afin de lutter contre l'épidémie de Covid-19, a indiqué jeudi la préfecture maritime.
"Le départ du Dixmude est programmé pour demain (vendredi), il doit mettre environ 13 jours pour arriver sur zone", a précisé à l'AFP la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime à Toulon.
"Selon l'évolution de l'épidémie", le navire militaire se rendra d'abord au large de la Guyane ou au contraire vers les Antilles françaises.
Là-bas, le bateau n'aura pas vocation à accueillir des malades du Covid-19 mais pourra, si besoin, délester les hôpitaux de la zone en prenant en charge des patients "classiques", a indiqué une autre source militaire.
Le Dixmude emporte à son bord quatre hélicoptères (deux de l'armée de terre, un de la sécurité civile et un de la gendarmerie), qui pourront être mobilisés entre autres pour des évacuations sanitaires, mais aussi du matériel médical, dont des masques et un scanner, au moins un camion de pompiers..., selon la préfecture maritime.
Au total, il transportera près de 120 tonnes de fret dont 4,5 tonnes de fret médical et 58 tonnes de fret alimentaire (eau, rations, nourriture).
L'équipage, composé habituellement de 200 marins, a été renforcé avec 150 personnes supplémentaires. Une douzaine de membres du personnel soignant du service de santé des armées (SSA) seront à bord, a-t-on précisé de source militaire.
"Nous allons essayer de répondre au mieux aux besoins sur place", a insisté la capitaine Ribbe.
Les territoires d'Outre-mer sont pour l'instant moins touchés que la France continentale avec plus de 720 cas et 11 décès, selon le dernier bilan mercredi, mais la fragilité de leurs infrastructures sanitaires, leur insularité (pour la quasi majorité d'entre eux) et leur éloignement font craindre une catastrophe sanitaire.
Outre le Dixmude dans la zone Antilles/Guyane, le porte-hélicoptère amphibie Mistral doit lui rejoindre l'île de la Réunion dans l'Océan Indien, non loin de Mayotte, dans le cadre de l'opération militaire "Résilience" lancée mercredi dernier par le président de la République Emmanuel Macron.
Alors que de nombreux élus ultramarins s'interrogent pour savoir si ces deux bâtiments militaires pourront servir à désengorger les services de réanimation en outremer s'ils étaient saturés, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a déclaré mercredi que "ces deux porte-hélicoptères ne (seraient) pas utilisés comme des bateaux-hôpitaux".