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Législatives: la Nupes dévoile son programme partagé de gouvernement, avec des "nuances"

La Nupes, la nouvelle alliance de la gauche en vue des législatives, a présenté jeudi un "programme partagé de gouvernement" comptant 650 mesures et quelques divergences, qui subsistent notamment sur le nucléaire ou l'Europe.

Les partenaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui réunit LFI, EELV, PS, PCF et Générations, sont arrivés ensemble à la conférence de presse pour montrer la belle entente qui règne depuis qu'ils ont conclu le 7 mai cette union historique de la gauche, en vue d'obtenir la majorité aux législatives.

En tête, le chef de file des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, suivi de Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, Olivier Faure, Premier secrétaire du PS et Ian Brossat, porte-parole du PCF, qui remplaçait le chef des communistes, Fabien Roussel, retenu dans sa circonscription auprès de salariés de Vallourec.

Pas de "fusion idéologique" dans ce programme, a affirmé d'emblée Jean-Luc Mélenchon, qui espère devenir le prochain Premier ministre en cas de victoire.

"Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout", a-t-il expliqué, mais la volonté était de "faire mieux que quelques mesures, qui aurait réduit notre union à un pur cartel électoral".

Au total le programme compte 650 mesures. On y retrouve le Smic à 1.500 euros net, la retraite à 60 ans, une conférence sociale sur les salaires, le blocage des prix, l'instauration de la VIe République et du référendum d'initiative citoyenne, ou la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique.

La Nupes veut aussi rétablir l'ISF avec un volet climatique, investir massivement sur les énergies renouvelables, recruter et valoriser 100.000 soignants pour l'hôpital public ou abroger la loi contre le séparatisme.

Ce programme s'inscrit "dans une démarche de reparlementarisation" de la vie politique, a insisté M. Mélenchon, par contraste avec "l'hyper présidentialisation" d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme.

Au final, 33 mesures sont "en nuance", a-t-il expliqué, une façon de dire qu'elles font encore l'objet de divergences entre les partenaires. Ces désaccords seront arbitrés "par le parlement", où chaque partenaire pourra défendre ses positions.

Cela concerne par exemple l'Europe, l'Otan, le nucléaire, mais aussi la chasse ou les nationalisations.

Concernant l'Otan, dont Jean-Luc Mélenchon veut sortir, "je vois bien que le point de vue qui est le mien n'est pas partagé aujourd'hui", a expliqué le tribun insoumis. "Je m'en voudrais de faire un coup de force (...) parce que ça empêcherait l'Union de se faire".

- "gauche de transformation" -

Mais, a-t-il souligné, "aucune décision concernant la sortie de l'Otan ne serait ratifiée par le président, par conséquent, la question est nulle et non avenue", a-t-il souligné.

Sur l'Europe, le texte acte que les signataires sont "prêts à ne pas respecter des règles européennes – désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres – quand elles sont en contradiction avec l'application" du programme.

Sur le nucléaire, les communistes sont opposés à une sortie de l'atome. "Ca ne nous empêche pas d'être d'accord sur les grands sujets" et "si demain nous avons chacun des groupes à l'Assemblée, nous continuerons à défendre nos convictions", a dit leur représentant Ian Brossat.

Avec ce projet "construit en une quinzaine de jours, en moins de temps qu'il a fallu pour Macron pour se trouver un Premier ministre", "nous voulons nous donner les moyens de changer la vie du plus grand nombre", a affirmé Julien Bayou.

"On a bien la volonté ensemble d'être une gauche de transformation", a ajouté le socialiste Olivier Faure. "Beaucoup de gens vous diront que tout ça n'est pas possible, mais l'histoire de la gauche toute entière, c'est d'avoir rendu possibles des choses qui étaient présentées comme impossibles".

Il a aussi pris la défense de Jean-Luc Mélenchon, accusé par le président Macron de communautarisme. "On voit bien qu'on cherche à fabriquer des épouvantails", a-t-il déploré, alors qu'il "faudrait maintenant s'intéresser aux vrais sujets" du réchauffement climatique ou des inégalités.

"Je partage complètement ce qui vient d'être dit", a répondu Jean-Luc Mélenchon, qui n'est "pas candidat à être Premier ministre des piscines", suite à la polémique sur le burkini. "Notre programme, c'est permettre aux gens de vivre".

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