Accueil Actu Magazine Culture

Pour le cinéaste Philippe Garrel, père de Louis, "le succès, c'est cruel"

"Le succès, c'est cruel", a déclaré mardi à la Berlinale le cinéaste Philippe Garrel, qui fait tourner dans son dernier film trois de ses enfants, dont le plus célèbre, son fils Louis, acteur et réalisateur favori des Césars vendredi.

Le cinéaste de 74 ans jure ne pas avoir voulu faire une "autofiction" avec "Le Grand Chariot", en lice pour l'Ours d'Or : le film met pourtant en scène de façon quasi transparente sa propre famille et questionne l'idée de l'héritage artistique et du succès.

Louis Garrel, l'aîné, y joue sous son propre nom, tout comme sa demi-sœur Léna, tandis que son autre sœur Esther a choisi de s'appeler Martha dans le film. Ils jouent les enfants d'un marionnettiste, métier qu'exerçait le propre père de Philippe Garrel avant de devenir comédien.

Au décès du marionnettiste, chaque enfant va faire ou non ses propres choix artistiques, Louis volant de ses propres ailes et devenant un acteur connu tandis que ses sœurs préfèrent reprendre le théâtre de marionnettes familial.

"C'est le destin de tous les artistes d'avoir la chance ou pas de leur côté", a expliqué Philippe Garrel, interrogé par l'AFP : "il y a des gens de talent qui réussissent, des gens de talent qui échouent, des gens sans talent qui réussissent et des gens sans talent qui échouent".

"Ce n'est pas comme le travail, l'art, c'est ça qui est génial", a ajouté l'héritier de la Nouvelle Vague, qui semble signer une sorte de testament artistique avec ce film.

"J'aimerais que vous soyez contents en face de mon film, parce que moi, j'ai été content sur le plateau comme jamais sur un plateau, parce que j'étais avec mes enfants", a ajouté celui qui a déjà offert par le passé des rôles à ses proches, et notamment Louis, dans "Les amants réguliers" (2005), sur la période de Mai 68 qui l'a beaucoup marqué.

À lire aussi

Sélectionné pour vous