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Plus d'un jeune sur deux a déjà été victime de cyberharcèlement, selon un sondage

Plus d'un jeune adulte sur deux a déjà été cyberharcelé, ce qui a conduit la moitié de ces victimes à penser au suicide, selon un sondage publié mardi par l'association e-Enfance qui répond au 3018, numéro national pour les victimes de violences numériques.

Insultes ou moqueries, partage de photos sans le consentement de la personne concernée: 60% des jeunes âgés de 18 à 25 ans ont déjà été victimes de cyberharcèlement, indique cette étude financée par la Caisse d'Epargne.

"Une proportion énorme", souligne auprès de l'AFP Justine Atlan, directrice générale d'e-Enfance.

"Il s'agit d'un âge où les jeunes sont parfois très seuls et se trouvent dans une situation précaire, pour autant ils ont le besoin de socialisation de cet âge, ce qui les amène à prendre des risques" en ligne, explique-t-elle.

Le cyberharcèlement a parfois des conséquences "lourdes" sur la santé physique et mentale des victimes: 69% d'entre elles déclarent avoir subi des insomnies, des troubles de l'appétit ou ressenti du désespoir et 49% disent avoir pensé au suicide.

La majorité des victimes ont été confrontées au cyberharcèlement pour la première fois avant 21 ans.

"Les usages continuent à s'amplifier, les jeunes ont plusieurs messageries, s'inscrivent à différents réseaux sociaux, ce qui multiplie le facteur de risque de subir du cyberharcèlement", décrit Mme Atlan.

Les plateformes les plus utilisées sont celles où l'on dénombre le plus de signalements pour du cyberharcèlement. "Pour les jeunes, ça va être plus TikTok que Facebook", indique-t-elle.

L'étude ne permet pas de définir un profil type de victime, compte tenu de leur nombre très important. Elle relève toutefois qu'un peu plus d'hommes, de non diplômés, inscrits sur un plus grand nombre de réseaux sociaux et à des jeux en ligne, sont concernés.

Cette étude a été réalisée par l'institut Audirep entre le 18 mai et le 3 juin par internet, auprès d'un échantillon représentatif de 1.209 jeunes âgés de 18 à 25 ans.

Le numéro d'appel 3018 pour les situations de cyberharcèlement, qui a pour vocation d'accompagner tous les jeunes victimes de violences numériques, a connu cette année une hausse des cas traités: près de 25.000 à fin septembre 2022, contre 19.000 sur l'ensemble de l'année 2021, selon Justine Atlan.

L'autre numéro d'écoute et d'aide d'urgence sur le harcèlement, le 3020, qui s'adresse aux familles et victimes d'une situation de harcèlement scolaire entre élèves, a également connu "une nette progression des appels traités" cette année, a indiqué à l'AFP Murielle Cortot Magal, directrice générale de l'association EPE-IDF (Ecole des parents et des éducateurs d'Ile-de-France), qui s'occupe de cette plateforme téléphonique gratuite subventionnée par le ministère de l'Education nationale.

Les cas traités pour ce numéro, émanant majoritairement de parents (avec un fort taux d'appels pour des élèves de CM1, CM2, 6e et 5e), se sont élevés à 22.000 à fin septembre, contre 17.000 sur l'ensemble de l'année 2021, a-t-elle précisé.

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