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Une nouvelle étude montre qu'un cinquième de la surface du Groenland était déglacé dans un passé géologique récent, ce qui peut aider à comprendre l'impact de la fonte actuelle de la calotte glaciaire et à renforcer les projections de hausse du niveau marin, a communiqué mardi le laboratoire de glaciologie de la Faculté des sciences de l'Université libre de Bruxelles (ULB).
Publiée dans la revue Science, l'étude a été réalisée par une équipe internationale de scientifiques, dont le laboratoire de glaciologie de l'ULB. Elle révèle que le périmètre du Groenland était, il y a environ 416.000 ans, couvert par un paysage mixte de glaces, de toundra et d'arbres. L'île était alors parcourue par des mammouths laineux.
Les recherches ont été effectuées au départ de sédiments sous-glaciaires provenant du premier carottage de glace réalisé au Groenland dans les années 1960. Pour obtenir ces résultats et dater la durée de la déglaciation, les chercheurs ont utilisé de nouvelles techniques, dont la datation par luminescence et nucléides cosmogéniques.
Les résultats de l'étude aident à comprendre la stabilité de la calotte glaciaire du Groenland au cours des deux derniers millions et demi d'années, dans des conditions climatiques similaires aux conditions actuelles: un réchauffement modéré avec des températures mondiales moyennes de 1 à 1,5°C au-dessus des valeurs pré-industrielles. Ces conditions ont entraîné la fonte d'au moins 20 % du volume total de la calotte glaciaire du Groenland.
"La fonte du Groenland a alors provoqué une élévation d'au moins 1,5 mètre du niveau de la mer, malgré des niveaux atmosphériques de dioxyde de carbone bien inférieurs à ceux d'aujourd'hui. Cela nous indique que la calotte glaciaire est sensible au changement climatique causé par l'homme et sera vulnérable à une fonte rapide au cours des prochains siècles", explique le glaciologue belge Jean-Louis Tison (ULB), co-auteur de l'étude.