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Le gouvernement sera "absolument intraitable" avec les escrocs qui sévissent sur le marché de la rénovation énergétique des logements, profitant notamment des aides à l'intallation de pompes à chaleur, a assuré jeudi soir sur France 2 la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
"C'est inadmissible pour les Français qui ont eu recours à ces margoulins et pour les finances de l'Etat", a réagi la ministre après la diffusion d'une enquête sur la rénovation énergétique, sans toutefois avancer de nouvelles mesures pour réprimer les fraudes.
"On sera absolument intraitable face à ces brebis galeuses qui jettent le discrédit sur l'ensemble de la profession des métiers du bâtiment", a-t-elle insisté, "ce sont des escroqueries (...) et toute personne qui se présente comme un représentant de l'Etat et vous démarche est un menteur".
Encouragée par le gouvernement via diverses primes, la rénovation énergétique et l'isolation des logements vise à alléger les factures de chauffage des ménages et plus globalement, à économiser de l'énergie.
Le magazine "Complément d'enquête" de France 2 a cependant pointé les ratés de ce dispositif: des contrôles largement insuffisants ainsi que le financement d'un nombre infime de mises aux normes complètes des logements, 13.400 alors que 680.000 primes ont été versées pour des rénovations partielles (fenêtres, installations de chauffage, isolations de toits...).
Plusieurs rapports avaient également alerté sur les défauts de MaPrimeRénov', dispositif mis en place en 2020 et doté de 2,5 milliards d'euros pour 2023. La Défenseure des droits, autorité indépendante dirigée par Claire Hédon, avait ainsi relevé les primes non versées par l'administration, les dysfonctionnements techniques majeurs du site, les délais interminables...
Dans la pratique, 99% des ménages ne sollicitent l'aide MaPrimeRénov' que pour des "travaux limités" comme une modernisation du chauffage, des fenêtres ou de la toiture, au détriment d'une rénovation globale efficace, a également déploré dans un avis voté en novembre le Conseil économique et social (CESE).