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La direction du groupe postal britannique Royal Mail, en difficulté et en proie à un important mouvement social, a agité en privé la menace d'un dépôt de bilan faute d'accord avec les syndicats, a appris l'AFP mardi de source proche du dossier.
"Tout au long du conflit, nous avons souligné la nécessité pour Royal Mail de se transformer et avons été très clairs sur l'impact néfaste des grèves", a pour sa part indiqué Royal Mail dans une déclaration transmise à l'AFP, sans confirmer la menace du dépôt de bilan.
Royal Mail, ancien groupe public dont les origines remontent à plus de 500 ans et privatisé en 2013, avait vu son activité de colis dopée par les confinements, mais pâtit aujourd'hui de la baisse du volume de paquets.
L'entreprise a annoncé une perte d'exploitation de près de 300 millions de livres pour les neuf mois achevés fin décembre, chiffrant aussi à 200 millions de livres le coût de multiples jours de grèves pour les salaires.
Le Royaume-Uni est secoué depuis des mois par des grèves à répétition dans de nombreux secteurs pour de meilleurs salaires.
Un rapport parlementaire publié mi-mars a estimé que Royal Mail a "échoué de façon systématique" depuis plusieurs années à assurer sa mission de livrer les lettres six jours par semaine et demandé l'ouverture d'une enquête du régulateur. Les députés estiment que l'entreprise, sans le reconnaître officiellement, a donné la priorité aux colis.
Le groupe postal britannique International Distributions Services (IDS), maison-mère de Royal Mail, avait aussi annoncé en novembre être tombé dans le rouge, en dépit des bonnes performances de GLS, sa branche de transport de colis à l'international.