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La Bourse de Paris patine avec la crainte d'un ralentissement économique

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,39% mercredi, soufflant un peu après sa série haussière face à plusieurs indicateurs économiques montrant un ralentissement de l'activité en Europe et aux Etats-Unis.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 28,66 points à 7.316,30 points. Mardi, il avait finalement stagné après avoir frôlé en séance son record absolu, juste au-dessus des 7.400 points.

"On souffle avec six séances bien orientées", y compris celle de lundi "malgré le coup de massue" de la remontée brutale des cours du pétrole, observe Lionel Melka, associé chez Swan Capital.

Mais depuis plusieurs indicateurs ont montré un ralentissement de l'économie, notamment sur l'emploi aux Etats-Unis. Après la forte baisse des postes à pouvoir mardi, à leur plus bas niveau depuis mai 2021, les investisseurs ont appris que les créations d'emplois dans le secteur privé étaient bien moindres que leurs estimations.

Un marché du travail moins tendu "est ce que veut la Réserve fédérale américaine" depuis plusieurs mois afin de freiner l'inflation, note M. Melka. Cela renforce donc les investisseurs dans leurs espoirs de voir l'institution baisser ces taux directeurs au cours du deuxième semestre de l'année.

En conséquence, les taux pour les emprunts des Etats sur le marché obligataires se sont encore détendus: celui de la dette à 10 ans de l'Etat français s'est établi à 2,68%, contre 2,75% mardi.

L'activité économique a aussi montré des signes d'essoufflement.

En France, la croissance du secteur privé a été moins forte qu'initialement estimé au mois de mars, a rapporté mercredi l'agence S&P.

En zone euro, la croissance a aussi été plus faible qu'attendu par les analystes en mars.

Aux Etats-Unis, l'indice d'activité dans les services (ISM) a ralenti en mars bien plus que prévu, tout en restant en expansion. Lundi, la fédération professionnelle ISM avait annoncé que l'activité de l'industrie manufacturière avait poursuivi son repli, pour le cinquième mois consécutif, dans des proportions supérieures aux attentes.

Rotation sectorielle

Face au ralentissement économique en vue, les investisseurs ont privilégié des valeurs défensives, moins sensibles à la conjoncture économique.

Le CAC 40 a ainsi été porté par Orange (+2,60% à 11,28 euros), Danone (+0,98% à 59,49 euros), et le secteur de la santé comme EssilorLuxottica (+2,08% à 166,90 euros), Sanofi (+1,81% à 101,40 euros) et Eurofins Scientific (+0,86% à 60,84 euros).

A l'inverse, les valeurs davantage soumises aux variations de la conjoncture ont reculé, comme dans l'automobile avec Renault (-4,21% à 36,76 euros), la construction avec Legrand (-4,55% à 78,94 euros), la consommation avec Unibail-Rodamco-Westfield (-2,50% à 48,44 euros).

Plat et dessert pour Sodexo

Le groupe de restauration collective et de services Sodexo s'est envolé de 11,30% à 100,55 euros, après avoir annoncé la scission de ses lucratives activités de titres restaurants et chèques cadeaux, qui deviendront une entreprise distincte, cotée en Bourse, dont la famille Bellon restera l'actionnaire de référence.

L'entreprise a aussi annoncé ses résultats semestriels, où les objectifs de croissance ont été relevés.

Le spécialiste des Tickets restaurants Edenred a pris 2,14% à 56,32 euros.

Nexans vendu a prix cassé

Le premier actionnaire de l'entreprise Nexans, le chilien Invexans, a vendu 9,6% du capital pour seulement 80 euros l'action. Elle a chuté de 7,08% pour tomber à 82,05 euros.

  1. Euronext CAC40

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