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La Bourse de Paris a terminé en hausse de 1,27% lundi, finalement soulagée par la solution trouvée pour racheter Credit Suisse, en grande difficulté, et ainsi éviter une faillite qui aurait fragilisé le système bancaire mondial.
L'indice vedette CAC 40 a repris 87,74 points à 7.013,14 points. Il avait connu sa pire performance hebdomadaire en six mois la semaine passée, avec des pertes de plus de 4%.
En forte baisse dans les premiers échanges, la cote parisienne s'est retournée, à l'image des banques qui ont terminé en progression pour Crédit Agricole (+0,66% à 10,06 euros) et BNP Paribas (+1,70% à 52,56 euros), et en légère baisse pour Société Générale (-0,83% à 21,03 euros).
Les investisseurs ont d'abord été fébriles avec les conditions du rachat dimanche de Credit Suisse par son ancien rival UBS, pour à peine plus de trois milliards d'euros et d'énormes garanties consenties par le gouvernement et la banque centrale suisse.
"On est dans une situation de crise de confiance. C'est là qu'une banque centrale joue un rôle majeur", pour s'assurer de la stabilité du système bancaire, notamment via "des apports de liquidités", explique Catherine Hugel, gérante chez Hugau Gestion.
Les autorités européennes supra-nationales et de chaque pays ont réitéré lundi des messages confiants sur la solidité du système bancaire.
Les banques en zone euro ont une exposition "très limitée" envers le Credit Suisse, en particulier s'agissant des milliards en obligations évaporés après la reprise par UBS, a affirmé lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a salué un "bon accord", affirmant que le gouvernement restait attentif à ses conséquences sur les marchés.
Le rachat de Crédit Suisse pourrait "avoir des conséquences juridiques, car les créanciers obligataires ont été traités moins bien que les actionnaires. Cette situation a provoqué une sorte de panique sur les Bourses européennes le matin", note Konstantin Oldenburger, analyste pour CMC Market.
"La Banque centrale européenne a toutefois pu rassurer un peu les investisseurs en déclarant que cela ne se ferait jamais de cette manière dans la zone euro", souligne-t-il.
Sur le marché de la dette, le rendement de l'emprunt français a 10 ans, qui fait référence, a terminé stable autour de 2,65% après avoir nettement baissé en début de séance.
Mardi débute la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Les investisseurs se demandent comment l'institution va réussir à trouver l'équilibre entre la lutte contre les pressions inflationnistes persistantes et l'impératif de maintenir la stabilité du système bancaire et des marchés.
Le luxe et les défensives soutiennent la cote
Les titres défensifs, dont l'activité est peu sensible à l'activité économique et qui sont recherchés par les investisseurs en périodes d'incertitude ont nettement progressé, comme Air Liquide (+2,21% à 150,48 euros) et Remy Cointreau (+2,00% à 168,40 euros).
Les valeurs phares de la Bourse de Paris, dans le secteur du luxe, ont terminé nettement dans le vert à l'image de Hermès (+1,73% à 1.760,00 euros), LVMH (+2,18% à 804,50 euros) et Kering (+1,63% à 556,00 euros). Dans les cosmétiques, L'Oréal a pris 1,76% à 386,95 euros.