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Les délégués syndicaux du SETCa se disent profondément "dégoûtés" et "scandalisés" après avoir subi lundi une fouille par des agents de sécurité, peu avant le conseil d'entreprise ordinaire chez Delhaize. "La direction traite les syndicats comme des terroristes", se sont-ils insurgés par voie de communiqué.
Lundi se tenait au siège du distributeur un conseil d'entreprise ordinaire prévu de longe date. Les délégués mandatés à participer à la réunion ont été accueillis par une "rangée de gardes de sécurité". Ces derniers les ont "passablement fouillés" avant qu'ils puissent entrer dans la salle de réunion. Ces mêmes gardes se sont ensuite postés à l'intérieur pour "surveiller", expliquent les syndicats. Fabienne Meulemans, secrétaire permanente du Setca à Bruxelles, explique au micro de RTL info: "À partir du moment où nous sommes fouillés de manière sommaire et qu'on veut regarder dans vos sacs et autres voir si vous n'avez pas des objets, on nous associe clairement à des terroristes. Certains gardes sont restés dans la salle de réunion pendant la préparation du conseil d'entreprise. Ce n'est pas normal non plus."
Alors qu'un conseil d'entreprise extraordinaire est prévu ce mardi au siège, les syndicats ont dénoncé: "De telles pratiques sont tout simplement répugnantes. Jamais dans notre histoire syndicale nous n'avons eu affaire à un tel mépris de la concertation sociale" . "Nous refusons de participer aux réunions du conseil d'entreprise dans un tel contexte et exigeons que Delhaize change d'attitude", prévient le SETCa. Contactée par Belga, la direction a confirmé qu'elle avait fait appel à des agents de sécurité afin de "favoriser un climat serein et garantir la sécurité de toutes les personnes présentes aux différents conseils d'entreprise". Cette mesure de précaution sera maintenue lors des prochains conseils, y compris celui de demain/mardi, a précisé le porte-parole de l'enseigne au lion, Roel Dekelver.
Depuis l'annonce de la direction du groupe alimentaire de franchiser ses 128 magasins intégrés, la grogne monte parmi les syndicats, qui exigent le maintien des magasins intégrés, l'engagement sous contrat des faux indépendants et des recrutements supplémentaires afin de diminuer la charge de travail. La semaine passée, le conseil d'entreprise s'était soldé par un constat de blocage total. Les syndicats se sont accordés sur un plan d'action qu'ils entendent déployer au cours des prochaines semaines.