Un an après l'affaire des pizzas contaminées, Nestlé a annoncé jeudi la fermeture définitive de l'usine Buitoni de Caudry, dans le nord de la France, mise en cause dans le scandale, s'engageant toutefois à ne pas licencier les 140 salariés avant janvier 2024, délai mis à profit pour rechercher un repreneur.
"Aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décembre 2023", précise le groupe dans un communiqué. Nestlé "s'engage en parallèle à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l'usine" et à proposer aux salariés "une opportunité de reclassement interne".
Le sort du site, dont l'activité est déjà suspendue depuis début mars en raison, selon Nestlé, d'une chute des ventes, a été dévoilé aux syndicats lors d'une réunion.
Le site, actif depuis 1982, est au coeur du scandale pour avoir produit les pizzas surgelées à pâte crue, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli.
Une information judiciaire est ouverte depuis mai dernier à Paris pour homicide involontaire dans le cas de deux victimes et blessures involontaires pour 14 autres.
"Je regrette que Nestlé n'ait pas trouvé de solution", mais ce n'est pas "la fin de l'histoire" pour le site, a réagi le ministre français délégué à l'industrie, Roland Lescure.
"Nestlé s'est engagé à trouver un repreneur, je considère qu'il y a une obligation de résultat", a-t-il insisté. Le groupe a aussi annoncé une contribution exceptionnelle de 3 millions d'euros en faveur de l'emploi sur le territoire du Cambraisis, doublant l'apport promis par l'Etat, a-t-il relevé.
Une centaine de salariés se sont réunis au petit matin devant l'usine, dont les grilles ont été recouvertes de croix noires avec le nom de chacun, sa date d'embauche et le 30 mars 2023 comme fin symbolique.