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Aucune entreprise de l'industrie belge de l'armement ne figure parmi les quinze identifiées par l'UE pour alimenter les prochains achats conjoints d'obus de 155 mm, voire de missiles, pour l'Ukraine, mais une est en lice dans la chaîne d'approvisionnement de certains éléments, a-t-on appris vendredi de source européenne.
L'identité de cette entreprise sous-traitante et le type de matériel qu'elle serait appelée à fournir sont toutefois tus pour des raisons stratégiques et sécuritaires.
Les Vingt-sept se sont accordés le 20 mars dernier sur une stratégie en trois volets pour alimenter l'Ukraine en obus d'artillerie, afin de l'aider dans la défense de son territoire envahi par la Russie.
Le premier volet, en cours, est de fournir d'urgence du matériel en provenance des stocks nationaux existants et en réorientant des commandes en cours. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE devraient dresser lundi à Luxembourg un état des lieux.
Le deuxième volet est celui des achats conjoints, un projet que dix-huit pays dont la Belgique soutiennent d'ores et déjà. Il butte temporairement sur une "pierre d'achoppement qui devrait être levée sous peu", selon des sources européennes. Les Vingt-sept sont en effet convenus de ne recourir qu'à l'industrie européenne, mais le périmètre de cette dernière n'est pas défini juridiquement. Une entreprise retenue pourrait-elle faire appel à des pièces fabriquées hors UE ?
Plus importante industrie de la défense dans l'UE, la France est en pointe des pays qui poussent pour que le périmètre reste restreint. Le règlement de la Facilité européenne pour la paix (FEP), qui co-finance l'effort, exclut quoi qu'il en soit de recourir à du matériel issu d'États tiers qui auraient des intérêts contraires à ceux de l'UE, rappelait vendredi une source européenne.
Le troisième volet, à plus long terme, est de faire monter en puissance les capacités de production de l'industrie européenne.