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La tempête Boris continue de faire de très gros dégâts ce dimanche dans plusieurs pays d'Europe centrale. Des fortes pluies ont provoqué des inondations dramatiques. Des barrages ont débordé. Et le bilan des victimes s'alourdit. Ce dimanche, un pompier est mort dans les inondations en Autriche, une personne a perdu la vie en Pologne. Samedi, quatre personnes décédées avaient été découvertes en Roumanie.
Un pompier est mort en intervention pendant les inondations causées par la tempête Boris dans le nord-est de l'Autriche, ont indiqué ce dimanche les autorités régionales.
"Malheureusement, un pompier est mort alors qu'il intervenait sur les inondations", a déclaré en conférence de presse Johanna Mikl-Leitner, la gouverneure de Basse-Autriche, classée en zone de catastrophe naturelle.
Une personne est également morte noyée en Pologne et quatre autres sont portées disparues en République tchèque voisine, en proie aux pluies diluviennes et à la montée des rivières, ont annoncé ce dimanche les autorités des deux pays. "Nous avons le premier décès par noyade confirmé, dans la région de Klodzko", à la frontière polono-tchèque, a déclaré ce dimanche matin le Premier ministre polonais Donald Tusk qui, depuis samedi circule à travers le sud-ouest du pays, le plus touché par les inondations.
La tempête Boris affecte l'ensemble de l'Europe centrale et orientale, provoquant dégâts et inondations en République tchèque, Slovaquie, Pologne et Roumanie. Elle a déjà causé la mort de quatre personnes samedi dans le sud-est de la Roumanie. Les services de secours roumains ont annoncé avoir retrouvé leurs corps lors d'une opération de recherche dans la région la plus sinistrée, celle de Galati (sud-est), où 5.000 foyers sont touchés.
"En raison des fortes précipitations, des inondations se sont produites" et, au total dans tout le pays, 19 localités et des centaines de personnes ont été secourues, ont-ils déclaré.
L'armée roumaine a déployé dix bateaux de sauvetage pour atteindre les habitants pris au piège à Pechea, un village particulièrement affecté. Des campements sont mis en place pour accueillir les sinistrés chassés de chez eux par la montée des eaux.
"Conséquences dramatiques"
Sept cents maisons ont été inondées dans le village de Slobozia Conachi selon son maire Emil Dragomir, interrogé par la télévision locale Digi24, une "catastrophe d'une ampleur extraordinaire".
"Nous avons déjà eu des inondations il y a onze ans, mais ce n'était pas aussi grave", a-t-il ajouté, alors que la rue principale ressemble à un torrent.
Dragu Stefan, 52 ans, employé de la société d'une société distribution d'assainissement dans les environs, a dit avoir "essayé de sauver quelque chose", mais c'était "peine perdue, car l'eau est arrivée trop vite".
Le président Klaus Iohannis a, dans un communiqué, "adressé ses condoléances aux familles endeuillées". "Nous sommes une fois encore confrontés aux effets du changement climatique, de plus en plus présents sur le continent européen", a dit le chef de l'Etat. "Nous devons continuer à anticiper les événements météorologiques extrêmes".
Les inondations liées à de fortes pluies devraient augmenter en Europe centrale dans un monde réchauffé de 1,5°C en moyenne, ont affirmé les experts climatiques du Giec dans un rapport de 2022.
J'ai rapporté environ trois tonnes de sable depuis hier
En République tchèque, 100.000 pompiers sont mobilisables et près de 50.000 foyers sont privés d'électricité samedi, a précisé la compagnie d'électricité CEZ.
Un hôpital de la ville de Brno (sud-est) a été évacué samedi matin. La région de Moravie (nord-est) a déclaré l'état d'urgence."Le sol est maintenant saturé, ce qui signifie que toute l'eau de pluie restera à la surface", a déclaré le ministre de l'environnement Petr Hladik sur X.
Dans la ville d'Olomouc (est), Robert Hubinak est allé chercher des sacs afin de protéger sa maison. "J'ai rapporté environ trois tonnes de sable depuis hier", a-t-il expliqué.
L'état d'urgence a également été déclaré à Bratislava, la capitale de la Slovaquie.
Un barrage déborde en Pologne
Dans le sud de la Pologne, l'eau est montée si haut samedi soir qu'elle a débordé du barrage de Miedzygorze, à la frontière tchèque. Ce barrage, haut de 29 mètres, a été construit au début du XXe siècle. Le bassin d'inondation peut contenir près d'un million de mètres cubes d'eau. "Le débit d'eau est énorme", rapporte la municipalité de Bystryca Klodzka en Basse-Silésie sur X. Selon les autorités, la situation est critique : les habitants des villages situés en contrebas ont été évacués.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a qualifié la nuit de samedi à dimanche de "défi dramatique". Selon lui, il est déjà tombé plus de pluie en plusieurs endroits que lors des inondations dévastatrices de 1997. À l'époque, l'eau avait également débordé du barrage de Miedzygorze.
Des vents soufflant jusqu'à 146 km/h et jusqu'à 170 litres d'eau au m2
En Autriche, des vents soufflant jusqu'à 146 kilomètres heure ont été enregistrés dans le sud du pays et des précipitations allant jusqu'à 170 litres d'eau au mètre carré dans le nord.
A Vienne, la capitale, les pompiers sont intervenus environ 150 fois ces dernières 24 heures pour dégager des artères encombrées de débris ou pour pomper l'eau envahissant les caves, selon les médias locaux.
La partie boisée du parc de Schönbrunn, le site le plus visité d'Autriche, a été fermée par mesure de sécurité, ont indiqué les secours à l'agence APA. Les cimetière resteront porte close dimanche. Alors que le "pic n'est pas encore atteint" selon le chancelier Karl Nehammer, une partie du nord-est du pays a été classée en zone de catastrophe naturelle.
Le trafic ferroviaire a été interrompu dans la nuit de samedi à dimanche pour une partie de l'Autriche et le métro de Vienne partiellement fermé à cause de la tempête Boris.
"En raison des inondations, la circulation des trains est interrompue sur la ligne ouest entre Amstetten et St. Valentin (Basse-Autriche) depuis dimanche 1h15", a indiqué ce dimanche la compagnie nationale de chemins de fer ÖBB dans un communiqué. Un service de bus de substitution est en place depuis dimanche matin 06H00 sur ce tronçon, le plus fréquenté du pays, qui relie Vienne, la capitale, à l'Allemagne.
Dans les montagnes de l'ouest, la neige entrave la circulation sur plusieurs axes et les secours recherchent un homme porté disparu après une avalanche.
Le Tyrol est recouvert par endroits d'une couche pouvant aller jusqu'à un mètre, situation exceptionnelle à la mi-septembre, alors que des températures au-dessus de 30 degrés étaient enregistrées la semaine dernière.
