Partager:
La rédaction du JDD a reconduit samedi sa grève contre l'arrivée à sa tête du journaliste marqué à l'extrême droite Geoffroy Lejeune, entraînant la non-parution du journal dominical pour la sixième semaine consécutive, selon un communiqué.
La reconduction de la grève qui entre dans son 37e jour a été votée samedi à 97% par la rédaction (93 pour, 3 contre, 7 abstentions), signe d'un soutien très fort des journalistes au mouvement malgré la rupture en début de semaine des négociations avec le groupe Lagardère, propriétaire de l'hebdomadaire.
La rédaction refuse la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, "dont les valeurs sont en totale contradiction avec celles du JDD", et demande d'"offrir aux journalistes des garanties d'indépendance juridique et éditoriale". Elle se prononcera à nouveau sur la suite du mouvement mardi, jour de l'arrivée de Geoffroy Lejeune dans la rédaction.
Vendredi, plus d'une vingtaine de journalistes de l'hebdomadaire s'étaient réunis à proximité du ministère de la Culture, où une délégation a été reçue par le cabinet de Rima Abdul Malak.
Les grévistes ont appelé la ministre à soutenir les récentes initiatives parlementaires visant à protéger l'indépendance des rédactions, et à faire en sorte que les Etats généraux de l'information annoncés pour septembre par l'Elysée "ne soient pas une coquille vide".
La publication du journal dimanche était déjà jugée "impossible" par plusieurs grévistes après la rupture lundi des négociations annoncé par Lagardère. Celui-ci avait confirmé l'arrivée "effective" le 1er août de Geoffroy Lejeune, venu du journal d'extrême droite Valeurs Actuelles.
Beaucoup d'observateurs voient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d'Europe 1, après une offre publique d'achat réussie.
Les grèves précédentes menées contre ses ingérences supposées à I-Télé (devenue CNews, propriété de Vivendi) en 2016 et Europe 1 en 2021 se sont soldées par des départs massifs.
Le mouvement en cours est inédit dans l'histoire du JDD: sa précédente grève, en 2016, n'avait touché qu'un seul dimanche.