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Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, devant les assises: "Je regrette tout ce qu'il s'est passé"

Un procès très médiatisé s'est ouvert ce mardi matin à Nanterre en France. Monique Olivier, l'ex-épouse de Michel Fourniret, comparaît devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Maintenant que le tueur en série est décédé, c'est elle qui doit répondre seule des enlèvements et meurtres de trois jeunes filles dont deux n'ont toujours pas été retrouvées. 
 

Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, a déclaré ce mardi devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine "regrette(r) tout ce qu'il s'est passé", après le rappel des faits par le président Didier Safar.  

Debout dans son box, très hésitante, la septuagénaire, cheveux courts et pull blanc, a ensuite dit très doucement: "Ecouter tout ça, ça me...", avant d'être coupée par le président. Elle réagissait alors aux différentes accusations de complicité dans les dossiers Domèce, Parrish et Mouzin pour lesquelles elle est jugée. 

L'enjeu du procès n'est pas tant le verdict puisque Monique Olivier a déjà été condamnée à la perpetuité pour  complicité dans quatre meurtres et un viol commis par son ex-mari en 2008. Ce qui compte ici c'est la "vérité judiciaire". Pour les familles des victimes, c'est sans doute la dernière occasion d'entendre Monique Olivier qui, depuis le décès de son mari il y a deux ans, est la seule à connaitre le déroulement des faits. 

Va-t-elle enfin révéler où se trouve le corps d'Estelle Mouzin disparue il y a 20 ans en Seine-et-Marne ? Seule dans le box des accusés, l'ancienne épouse de Michel Fourniret est jugée pour complicité dans trois enlèvements suivis de meurtres, celui d'Estelle Mouzin mais aussi ceux de Marie-Angèle Domèce en 1988 et de Joanna Parrish deux ans plus tard.

En janvier 2003, Estelle Mouzin, 9 ans, disparaît sur le chemin du retour de l'école. Il faudra attendre 2019, après des années d'errements dans l'enquête, pour que Monique Olivier contredise l'alibi fourni par Michel Fourniret.

"L'ogre des Ardennes" avouera sa responsabilité quelques mois plus tard à la juge d'instruction Sabine Kheris, aujourd'hui coordinatrice du pôle "cold cases" de Nanterre.
Selon les déclarations de Monique Olivier en août 2020, Michel Fourniret a séquestré, violé et tué Estelle Mouzin à Ville-sur-Lumes (Ardennes), dans la maison qu'il avait héritée de sa soeur. L'ADN partiel de la fillette a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.

Les corps de deux jeunes filles jamais retrouvés 

En 2021, l'ex-épouse de Michel Fourniret reconnaît pour la première fois un rôle dans la séquestration d'Estelle, précisant avoir accompagné son ex-mari près du bois d'Issancourt-et-Rumel (Ardennes) pour enterrer le corps de la fillette. 

En 2018, le tueur en série a aussi avoué son implication dans deux autres affaires longtemps non-élucidées: les meurtres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.
Marie-Angèle Domèce, 18 ans, a disparu trente ans plus tôt à Auxerre, entre son foyer et la gare. L'affaire avait été rapidement classée faute d'éléments, avant que l'information judiciaire ne soit rouverte en 2012.

Quant à Joanna Parrish, une Britannique de 20 ans, son corps dénudé a été retrouvé dans l'Yonne près d'Auxerre en 1990. Elle a été droguée, violée et battue avant sa mort. 
Malgré de nombreuses fouilles, les corps de Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin n'ont jamais été retrouvés. 

Encore de nombreux mystères 

De nombreux mystères demeurent dans le parcours hors norme du couple Fourniret-Olivier et dans le rôle joué par la septuagénaire. Etait-elle soumise ou manipulatrice ?

Le procès de Monique Olivier constitue "l'issue d'un très long combat", souligne Me Didier Seban, qui défend notamment Eric Mouzin, le père d'Estelle.  

Monique Olivier comparait dès ce mardi devant la cours d'assises de Nanterre où un pôle spécialisé s'empare depuis peu des "cold cases", les affaires jamais élucidées. Plus de 350 journalistes sont accrédités pour suivre les débats qui doivent durer trois semaines. Parmi les témoins appelés à la barre, de nombreux enquêteurs belges et français. 

 

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