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Evacués en urgence du Niger, des passagers du premier vol de rapatriement français affichent satisfaction et sérénité, malgré la fatigue visible sur les visages, à leur arrivée dans la nuit de mardi à mercredi à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.
Premier à sortir de l'avion vers 02h00 (heure de Paris), Charles se dit "content d'être revenu et un peu malheureux de laisser le Niger dans cette situation de prise d'otage plus que de putsch", quelques jours après le coup d'Etat militaire dans le pays sahélien.
"Pas sûr que ça va dégénérer, mais c'est toujours bien d'être rentré", ajoute l'homme aux cheveux blancs, qui n'a pas décliné son identité complète.
Peu après 01H30, les 262 passagers du premier avion d'évacuation depuis Niamey ont atterri à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
A son bord, outre une grande majorité de Français, des Nigériens, des Portugais, des Belges, des Ethiopiens et des Libanais, d'après le ministère des Affaires étrangères.
Cette évacuation d'ampleur, que les autorités françaises espéraient mener à bien d'ici à la mi-journée mercredi, a été décidée "compte tenu de la situation à Niamey", selon le Quai d'Orsay.
L'opération a été "bien organisée, ça a été assez vite, pour ma part tout s'est très bien passé", témoigne Bernard (il ne donne pas son nom), qui travaille depuis deux mois au Niger pour l'Union européenne.
"A Niamey, il n'y a pas de tensions particulières en ville, pas de stress particulier, la population vaque à ses occupations", décrit cet homme, parti avec "deux ordinateurs, deux t-shirt, une paire de chaussettes et une brosse à dents". "Pour le reste, j'ai tout laissé là-bas", ajoute-t-il sans paraître s'en formaliser.
- "Sensation d'insécurité" -
Parmi le flot de passagers, seuls quelques-uns ont accepté de répondre aux questions de la presse, présente en nombre dans le terminal aéroportuaire.
Raïssa Kelembho est rentrée de Niamey avec ses deux garçons mais a laissé son mari derrière elle, resté pour son travail de directeur commercial. "Ca fait du bien", a-t-elle déclaré, soulagée. "Depuis que ça a commencé, on n'est pas sortis de la maison", ajoute la mère de famille.
"A un moment donné, il y a eu une sensation d'insécurité, on savait que tout pouvait basculer à tout moment", explique-t-elle.
Pour Huguette Bonneau, "l'angoisse, c'est parce que les frontières et les aéroports sont fermés, sans ça on aurait pas été angoissés", soutient-elle en poussant un chariot lourd de bagages.
Les frontières terrestres et aériennes du Niger avec cinq pays frontaliers sont désormais rouvertes, a cependant annoncé dans la nuit un des putschistes à la télévision nationale.
Sur les quelque 1.200 Français enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris, 600 ressortissants ont exprimé leur intention de revenir en France.
Trois autres vols sont déjà prévus.