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Joe Biden plaide l'"erreur": le président américain est sur la défensive après la découverte de nouveaux documents confidentiels dans sa maison de famille, une affaire sur laquelle va enquêter un procureur spécial.
Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a nommé Robert Hur, un ancien procureur fédéral, à ce poste.
L'annonce vise à étouffer tout soupçon de favoritisme, puisque Merrick Garland avait déjà nommé un procureur spécial pour enquêter sur Donald Trump et sur des documents classifiés emportés par l'ancien président, en beaucoup plus grand nombre.
L'enjeu pour Joe Biden, qui envisage de se représenter en 2024, est bien sûr de saper tout parallèle entre son affaire et celle de son prédécesseur, déjà candidat.
La Maison Blanche martèle ainsi que l'actuel président démocrate collabore activement avec la justice contrairement à son prédécesseur qui est lui soupçonné d'avoir dissimulé volontairement une partie de ses archives.
- Briefing -
"Nous essayons de faire ça dans les règles", a dit et répété sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, lors d'un briefing particulièrement animé jeudi.
Un conseiller de la Maison Blanche invité à la dernière minute à s'exprimer sur des sujets internationaux a ainsi été prié d'abréger par un journaliste, impatient comme toute la presse de passer à cette affaire toujours plus retentissante.
La porte-parole a assuré que Joe Biden oeuvrait avec la plus grande "transparence", mais elle a botté en touche à de nombreuses reprises, au nom de l'indépendance de la justice.
"Une enquête minutieuse montrera que ces documents ont été déplacés par inadvertance et que le président et ses avocats ont agi promptement lorsqu'ils ont découvert cette erreur", a déclaré l'avocat de la présidence, Richard Sauber, dans un communiqué.
La Maison Blanche a fait savoir jeudi qu'un "petit nombre de documents confidentiels" portant sur le travail de vice-président de Joe Biden (2009-2017) avait été retrouvé mercredi soir dans sa résidence privée de Wilmington, dans le Delaware (est), stockés dans le garage et dans une pièce adjacente.
Lundi, l'exécutif américain avait déjà reconnu qu'une dizaine de documents de ce type avaient été découverts, en novembre, au Penn Biden Center, un cercle de réflexion de Washington où Joe Biden avait autrefois un bureau.
- Corvette -
"Les recherches sont finies", a affirmé Karine Jean-Pierre.
Elle n'a pas expliqué pourquoi l'exécutif américain avait communiqué immédiatement sur les documents retrouvés à Wilmington, mais avait attendu deux mois, et la parution de révélations dans la presse, pour ceux trouvés au Penn Biden Center à Washington.
Le président américain, interrogé directement jeudi, est apparu sur la défensive.
"Des documents classifiés à côté de votre Corvette, mais qu’aviez-vous donc en tête ?" lui a demandé, provocateur, un journaliste de la chaîne prisée des conservateurs Fox News.
"Ma Corvette est dans un garage fermé" et pas "dans la rue" a rétorqué le démocrate à propos de sa voiture préférée. Avant de se référer nerveusement aux éléments de langage contenus dans ses fiches.
Une loi de 1978 oblige les présidents et vice-présidents américains à transmettre l'ensemble de leurs emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales.
L'ancien président Donald Trump est sous la menace d'une inculpation fédérale pour sa gestion de ses archives.
En quittant la Maison Blanche, il en avait emporté des boîtes entières. Prié de les restituer, il avait rendu une quinzaine de cartons en janvier 2022.
- "Marigot" -
La police fédérale en avait saisi une trentaine d'autres en août dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
Merrick Garland a depuis confié cette enquête à un procureur spécial, Jack Smith, ainsi que les investigations concernant le rôle de Donald Trump dans l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021.
Le fait qu'il en nomme aussi un pour enquêter sur les archives de Joe Biden n'a pas calmé l'opposition républicaine.
"Avec ou sans procureur spécial", la Chambre des représentants, qui vient de passer sous le contrôle des conservateurs, enquêtera sur "le traitement inapproprié de documents classifiés par le président Biden et sur les efforts du +marigot+ pour cacher cette information", a promis dans un communiqué James Comer.
Ce républicain, qui préside une puissante commission d'enquête de la Chambre des représentants, reprend un terme cher à Donald Trump. L'ancien président décrivait comme un "marigot" ("swamp") les élites démocrates de Washington.