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Des mesures fortes à prendre, le profil du président contrasté: voici les enjeux de la COP28 qui s'est ouverte à Dubaï

La COP28 s'est ouverte en fanfare jeudi à Dubaï avec la concrétisation très attendue d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables.

La grande conférence internationale sur le climat a été inaugurée officiellement dans l'émirat pétrogazier, au moment où l'Organisation météorologique mondiale confirmait que l'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée. 

Première avancée majeure de la COP28, la concrétisation du fonds destiné à financer les "pertes et dommages" climatiques des pays vulnérables a été adoptée, un pas positif pour espérer dégripper les tensions financières entre le Nord et le Sud, en parallèle des négociations sur les énergies fossiles.

Cette décision historique, saluée par une ovation debout des délégués des près de 200 pays participants, concrétise le principal résultat de la COP27 en Egypte l'an dernier, où ce fonds avait été approuvé sur le principe mais dont les contours, très débattus, n'avaient pas encore été définis.

 

D'autres mesures sont attendues comme l'indique Simon François, notre expert en questions environnementales. Dans quel domaine ? 

"Diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, cela nécessite de très importants investissements. Les participants à cette conférence climat vont devoir trouver un moyen de faire participer la finance, les banques, les grandes entreprises, à la lutte contre le réchauffement climatique. L'autre gros dossier, c'est l'énergie, avec d'une part les ambitions de tripler l'énergie renouvelable dans le monde. Et puis il y a l'épineux dossier de la fin des énergies fossiles. C'est la principale cause de réchauffement climatique. Les négociations s'annoncent difficiles." 

On peut s'interroger sur le profil du président de la COP. "Il s'appelle Sultan al-Jaber. Il a un profil pour le moins contrasté. Il est ministre de l'Industrie et des technologies. Il est le fondateur d'une entreprise qui investit massivement dans les énergies renouvelables. C'est à ce titre qu'il avait accueilli le fameux Solar Impulse, l'avion solaire. Mais en même temps Sultan al-Jaber, c'est aussi le patron de la compagnie nationale pétrolière des Émirats arabes unis. Cela fait tâche quand on sait qu'on va discuter de la fin du pétrole dans cette COP 28. D'autant plus qu'une enquête de la BBC révèle qu'il aurait profiter de son rôle de président de la COP pour négocier des contrats et accords pétroliers avec certains états. Accusations qu'il a démenti. Sera-t-il l'homme du compromis qui amènera les états pétroliers à une sortie progressive des combustibles fossiles? Ou est-il le président qui ralentira les ambitions climatiques au profit des entreprises pétrolières? Il faudra attendre la fin de cette conférence climat."

 

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