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Fin du cauchemar pour Mia Shem, l'otage franco-israélienne, libérée par le Hamas: "C'est une grande joie"

La jeune franco-israélienne Mia Shem, parmi les plus connues en France des otages du Hamas à Gaza, a été libérée jeudi avec une autre Israélienne après 54 jours de captivité, au soulagement de sa famille, le président Macron évoquant "une grande joie" pour tous les Français.

"C'est le plus beau jour de ma vie", a réagi son père David Shem auprès de la chaîne de télévision israélienne Channel 12. "L'armée m'a appelé, j'ai failli avoir une crise cardiaque", a-t-il témoigné. "Je ne vais pas la quitter pendant un bon bout de temps."

Une vidéo montrant la mère de Mia, Keren, versant des larmes de joie au téléphone, circulait sur les réseaux. "Elle revient à la maison", dit alors cette femme, qui avait donné une conférence de presse bouleversante le 17 octobre à Tel-Aviv en suppliant les dirigeants du monde de faire libérer son "bébé", après que le Hamas avait diffusé une vidéo montrant sa fille allongée et recevant des soins à un bras.

Mia Shem avait été enlevée au festival de musique Tribe of Nova, dans le désert du Néguev frontalier de la bande de Gaza, où 364 personnes ont été tuées le 7 octobre et de nombreuses autres enlevées et emmenées par les combattants du Hamas vers la bande de Gaza.

Selon le Forum des familles d'otages ou de disparus, la jeune femme de 21 ans, qui travaillait dans un salon de tatouage, s'y trouvait en compagnie d'un ami, lui aussi franco-israélien, Elya Toledano, 27 ans, dont le sort est inconnu.

Mia Shem a été libérée avec une autre otage, sur un total prévu d'une dizaine au septième jour de la fragile trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

La libération de Mia Shem est "une grande joie que je partage avec sa famille et tous les Français", a déclaré le président Emmanuel Macron sur la plateforme X.

"J'exprime aussi ma solidarité avec tous ceux qui restent otages du Hamas. La France agit avec ses partenaires pour obtenir leur libération dès que possible", a ajouté le président français. 

Sur les huit "disparus" franco-israéliens dans l'attaque du 7 octobre, quatre ont été libérés: outre Mia, trois mineurs, Erez et Sahar Kalderon, 12 et 16 ans, et Eitan Yahalomi, 12 ans, l'ont été lundi.

Le Quai d'Orsay a exprimé son "immense soulagement". "Nous nous réjouissons qu'elle ait pu recouvrer la liberté après l'odieuse captivité qu'elle a subie pendant 54 jours, marquée notamment par sa mise en scène abjecte dans une vidéo publiée par le Hamas. Elle est désormais en sécurité en Israël", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

'Joie incomplète' 

"C'est un immense soulagement, nous étions très inquiets car nous savions qu'elle était blessée", a réagi de son côté auprès de l'AFP l'avocat Sacha Ghozlan, qui défend les familles d'otages français et a cofondé AV7, association d'avocats des victimes du 7 octobre.

"Mais cette joie est incomplète car il reste encore de nombreux otages aux mains du Hamas à Gaza, a-t-il rappelé. Il a notamment évoqué Ofer Kalderon, le père des deux adolescents Kalderon libérés lundi, toujours détenu, et Elya Toledano, "dont nous n'avons pas de preuves de vie".

"L'attente et le doute constituent des supplices supplémentaires qui s'ajoutent à l'ignominie du crime", indique AV7 dans un communiqué, réclamant que les auteurs soient traduits en justice.

Le 7 octobre, environ 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées en Israël, et quelque 240 autres prises en otage et emmenées dans la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre qui a duré jusqu'au début de la trêve le 24 novembre. D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15.000 personnes, dont plus de 6.100 enfants et jeunes de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes.

Une trêve entamée vendredi et encore prolongée mercredi soir in extremis s'accompagne d'un échange quotidien d'otages à Gaza contre trois fois plus de détenus palestiniens des prisons israéliennes.
 

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