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Guerre en Ukraine: la trêve russe est finie, les hostilités n'ont pas cessé

Les Ukrainiens ont fêté samedi le Noël orthodoxe en pleine guerre, parfois jusque dans des abris souterrains, et la trêve de 36 heures annoncée sans convaincre par Vladimir Poutine a pris fin sans que les hostilités n'aient réellement cessé.

"Le monde a pu voir encore une fois aujourd'hui combien sont mensongers tous les mots prononcés jusqu'au plus haut niveau à Moscou", a dit le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié dans la soirée. "Ils ont parlé d'un prétendu cessez-le-feu... mais la réalité est que les obus russes ont continué de frapper Bakhmout (est, ndlr) et les autres positions ukrainiennes", a-t-il ajouté, martelant que la seule solution était "l'expulsion des occupants russes des terres ukrainiennes".

Le cessez-le-feu, décrété par Moscou à partir de vendredi midi, a pris fin à minuit samedi (22H00 HB), l'Ukraine accusant l'armée russe de ne pas l'avoir respecté, et la Russie accusant en retour les Ukrainiens d'en avoir empêché l'application en la forçant à riposter. Kiev avait d'emblée rejeté l'annonce du Kremlin, encore qualifiée de "fake" samedi par le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, affirmant qu'il s'agissait d'une ruse pour gagner du temps. Washington, Paris, Londres, Berlin et l'UE ont eux aussi dénoncé l'"hypocrisie" de Moscou.

Des journalistes présents à Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, ont de fait constaté des bombardements soutenus tout au long de la matinée. A Bakhmout, l'épicentre des combats situé plus au nord, l'AFP avait déjà entendu vendredi des tirs d'artillerie des deux côtés du front, dans les heures qui ont suivi l'instauration du cessez-le-feu unilatéral par la Russie.

Ces tirs étaient tout au plus d'intensité moindre par rapport aux journées précédentes. Selon le Parquet ukrainien, deux personnes ont été tuées et 13 blessées à Bakhmout au cours de la journée de vendredi, dans une ville en grande partie détruite par les combats et où les deux camps sont confrontés à de grandes pertes. Selon les autorités ukrainiennes, les troupes russes ont aussi bombardé la région de Kherson (sud) vendredi, tuant un secouriste et blessant sept autres personnes.

Dans la région de Zaporijjia (sud-est), selon l'administration locale, une mission de l'ONU distribuant de l'aide humanitaire à Orikhiv a été "prise sous le feu" de l'ennemi. Les deux pays, en guerre depuis février 2022, célébraient samedi la fête du Noël orthodoxe, confession majoritaire en Russie comme en Ukraine.

Le 7 janvier du calendrier civil (grégorien) correspond au 25 décembre de l'ancien calendrier julien que l'Eglise orthodoxe continue de suivre, en décalage depuis le XVIe siècle avec les catholiques. Du côté russe, Vladimir Poutine a assisté seul à un office religieux dans une église du Kremlin vendredi à minuit, dérogeant à son habitude d'assister à la liturgie en public, en province ou en périphérie de Moscou. Dans un message diffusé samedi par le Kremlin, il a adressé ses félicitations aux chrétiens orthodoxes.

Les organisations ecclésiastiques "soutiennent nos soldats" qui combattent en Ukraine, a déclaré le président russe. Côté ukrainien, des centaines de fidèles ont assisté samedi à une liturgie historique dans le célèbre monastère de la laure des Grottes de Kiev, autrefois sous la juridiction du patriarcat de Moscou mais passé en décembre dans le giron de l'Eglise ukrainienne indépendante. 

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