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Le principal parti d'opposition au Burundi, le Conseil national pour la liberté (CNL), a vu ses activités suspendues par le ministère de l'Intérieur en raison d'"irrégularités" lors de ses deux derniers congrès, a-t-on appris dans une lettre rendue publique mardi.
La direction du parti a dénoncé auprès de l'AFP "une violation grave de la Constitution et de la loi sur les partis politiques qui interdit (...) toute ingérence des pouvoirs publics dans le fonctionnement des partis". Elle accuse le ministère de vouloir "déstabiliser" et "affaiblir le CNL" dans ce pays de la région des Grands Lacs régulièrement pointé du doigt pour des atteintes aux droits humains.
Cette décision fait suite à deux congrès, l'un ordinaire le 12 mars et l'autre extraordinaire le 30 avril, visant à doter le parti de nouveaux statuts et règlements intérieurs conformes au nouveau découpage administratif du pays, qui sera effectif en 2025.
Ces réunions ont également vu huit cadres opposés au président du CNL, Agathon Rwasa, évincés du bureau politique.
Ceux-ci avaient porté plainte auprès du ministre de l'Intérieur, du Développement communal et de la Sécurité publique, Martin Niteretse, qui avait retoqué fin mai les décisions prises durant ces congrès.
Dans un courrier adressé à Agathon Rwasa daté du 2 juin et rendu public mardi, le ministre évoque des "irrégularités" par rapport aux statuts du CNL, qui prévoient notamment la tenue d'une réunion du bureau politique avant tout congrès.
"Toutes les activités organisées par les organes irrégulièrement mis en place sont suspendues à travers le pays", conclut-il, précisant que "seules les réunions organisées dans le but de dénouer les tensions au sein du parti sont autorisées".
Les élections législatives au Burundi sont prévues en 2025.