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L'ex-directeur financier de la Trump Organization condamné à New York à 5 mois de prison pour fraude

L'ancien directeur financier de la Trump Organization, Allen Weisselberg, un très proche de l'ancien président des Etats-Unis Donald Trump et qui avait plaidé coupable de fraude fiscale, a été condamné mardi à New York à cinq mois de prison et à plus de deux millions de dollars d'amende.

M. Weisselberg avait plaidé coupable de 15 chefs d'accusation de fraude et d'évasion fiscales portant sur 1,76 million de dollars de revenus non déclarés pendant des années, dans le cadre d'une vaste affaire de fraudes financières dans laquelle la Trump Organization avait aussi été déclarée coupable le 6 décembre, une première au pénal pour ce groupe.

“A Manhattan, vous devez jouer selon les règles qui que vous soyez et quelle que soit la personne pour qui vous travaillez", a tonné le procureur de l'Etat de New York pour le district de Manhattan, Alvin Bragg, dans un communiqué annonçant une peine de prison de cinq mois et plus de deux millions de dollars d'arriérés d'impôts, d’amendes et d'intérêts dus aux autorités fiscales de l'Etat et de la ville de New York.

"Le directeur financier de la Trump Organization Allen Weisselberg s'est servi de sa position hiérarchique pour s'assurer des avantages somptueux tels que la location à titre gracieux d'un appartement de luxe à Manhattan, nombre de voitures Mercedes-Benz et des frais de scolarité dans des écoles privées pour ses petits-enfants, tout cela sans payer les impôts requis", a dénoncé le procureur, un élu démocrate.

- "Prison pour ses crimes" -

"Weisselberg effectuera sa peine de prison pour ses crimes", a ajouté M. Bragg, alors que des médias américains présents dans le prétoire affirmaient que l'ancien directeur financier avait été emmené menotté vers la prison de Rikers Island à New York.

Cet établissement pénitentiaire, de sinistre réputation, a vu notamment passer l'ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein et l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour des affaires d'agressions sexuelles.

L'affaire de la Trump Organization, dont la condamnation par la même cour pénale de Manhattan est attendue vendredi, porte sur un système de fausses déclarations comptables pour cacher pendant des années (de 2005 à 2018) aux services fiscaux des compensations financières en nature de certains hauts dirigeants.

En particulier M. Weisselberg, qui avait témoigné au procès de son ancienne société Trump Organization en novembre après avoir plaidé coupable en août.

"Weisselberg a reconnu tous les chefs d'inculpation contre lui et a témoigné à découvert devant la cour", a rappelé M. Bragg.

La Trump Organization, qui rassemble clubs de golf, hôtels de luxe et des propriétés immobilières, avait tenté de faire porter le chapeau à son ancien directeur financier, assurant qu'il avait lui-même "déclaré sous serment (avoir) +trahi+ la confiance (de) la société".

- Trump non inculpé -

S'il ne fait pour l'instant l'objet d'aucune inculpation, Donald Trump est visé par des procédures judiciaires qui s'accumulent alors qu'il aborde dans une position plus difficile qu'il n'espérait la course à l'investiture du parti républicain pour la présidentielle de 2024.

Un procureur spécial, Jack Smith, a notamment repris un travail déjà bien avancé par les dizaines de procureurs fédéraux et policiers du FBI qui ont rassemblé une masse d'éléments de preuves sur les manoeuvres du dirigeant républicain pour contester la présidentielle de 2020 et les actions de ses partisans ayant conduit aux troubles du 6 janvier 2021.

A partir d'octobre 2023, le milliardaire comparaîtra en revanche à New York, avec trois de ses enfants, Donald Jr, Eric et Ivanka, accusé comme eux de pratiques fiscales frauduleuses au sein de la Trump Organization.

Mais ce sera un procès au civil.

Dans cette affaire, la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James accuse la famille Trump d'avoir "délibérément" manipulé les évaluations des actifs du groupe pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques ou réduire ses impôts.

Elle réclame 250 millions de dollars de dommages-intérêts au nom de l'Etat, ainsi que des interdictions de diriger des sociétés pour l'ex-président et ses proches.

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