Les Nations unies tirent "la sonnette d'alarme" concernant la situation humanitaire dans le nord-est du Nigeria en proie à une insurrection djihadiste, en soulignant la hausse du nombre de personnes ayant besoin d'aide.
Environ six millions d'habitants ont eu besoin d'aide cette année contre 5,5 millions de personnes l'an dernier, a déclaré le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Nigeria, Matthias Schmale, lors d'une conférence de presse à Genève. Selon lui, le nombre de personnes exposées à une faim sévère dans les États de Borno, Adamawa et Yobe s'élève à 4,3 millions, contre 4,1 millions il y a un an.
"Plus de 500.000 personnes sont exposées à une insécurité alimentaire ayant atteint un niveau critique: la dernière étape avant la famine", a-t-il ajouté.
Le programme d'aide humanitaire des Nations unies pour le nord-est du Nigeria se monte à 1,3 milliard de dollars, mais il n'est financé qu'à hauteur de 25%.
David Stevenson, le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour le Nigeria, a indiqué que sur les 4,3 millions de personnes nécessitant une aide alimentaire dans le nord-est, le PAM ne parvenait même pas à atteindre 1,4 million d'entre elles.
D'après Matthias Schmale, le nombre d'enfants âgés de moins de cinq ans présentant un risque de malnutrition aiguë sévère potentiellement mortelle a doublé pour atteindre 700.000 cette année.
Cristian Munduate, représentant de l'Unicef au Nigeria, estime insuffisantes les denrées nécessaires.
Le président nigerian Bola Tinubu a succédé à Muhammadu Buhari le 29 mai à la suite des élections de février.
"Nous espérons que sous le nouveau président, nous verrons un nouvel élan pour financer la paix", a dit Matthias Schmale.
Depuis le début de la rébellion de Boko Haram en 2009, le conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés au Nigeria.