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Des affrontements au Pérou entre forces de l'ordre et manifestants réclamant le départ de la présidente Dina Boluarte ont fait au moins 12 morts lundi à Juliaca, lors d'une tentative d'invasion de l'aéroport de la ville, dans le sud-est du pays, a annoncé le Défenseur du peuple (médiateur local).
"Nous avons confirmé 12 décès aujourd'hui à Puno lors d'affrontements avec les forces de l'ordre dans les environs de l'aéroport de Juliaca", dans la région aymara (peuple amérindien) de Puno, a déclaré à l'AFP une source du bureau du médiateur sous couvert d'anonymat.
Les victimes présentent des blessures par balle, a déclaré un responsable de l'hôpital Carlos Monge de Juliaca où elles ont été emmenées. Le ministère péruvien de la Santé a fait état de 38 blessés.
"Ce qui se déroule est un massacre entre Péruviens, je demande le calme, ne vous exposez pas", s'est exclamé le maire de Juliaca, Oscar Caceres, dans un appel passé à la population sur la radio locale La Decana.
Cela porte à 34 personnes le nombre de personnes mortes au cours des manifestations antigouvernementales en près d'un mois de protestations réclamant la démission de Dina Boluarte - arrivée à la tête du pays après la destitution début décembre du socialiste Pedro Castillo -, un nouveau Parlement et la tenue immédiate d'élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.
La région de Puno, qui borde la Bolivie, est l'épicentre des protestations dans le pays avec une grève illimitée depuis le 4 janvier.
Les manifestations ont commencé après la destitution par le Parlement puis l'arrestation le 7 décembre de M. Castillo, à la suite de sa tentative de dissolution du Parlement qualifiée de "coup d'Etat".
Lundi, le Pérou a interdit l'entrée sur son territoire à l'ancien président bolivien Evo Morales pour son "intervention" dans les affaires politiques internes du pays, plongé dans une grave crise institutionnelle et politique.
L'ancien président bolivien a été actif dans la politique péruvienne depuis l'arrivée au pouvoir de Pedro Castillo, en juillet 2021, et jusqu'à son éviction le 7 décembre.
Depuis, Evo Morales a exprimé son soutien aux manifestations réclamant le départ de Dina Boluarte et notamment à celles qui ont lieu dans la région de Puno.
Dina Boluarte est la sixième personne à occuper la présidence en cinq ans, dans un pays qui connaît une crise politique permanente émaillée de soupçons de corruption.